Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/10/2009

Il y a une sorte de gloire, et du repos dans le refus

Le titre de cette note est une dédicace à "la dame de mes pensées" .

 

 

 

Volti a une oeuvre tellement vaste que je me rends compte que je pourrai passer le reste de ma vie en mettant ses pensées pour les miennes ; il est un philosophe en prise avec le monde réel, ce n'est pas un coupeur de cheveux en quatre (un sodomiseur de drosophiles, comme on dit poliment ! ) et ça me plait .

 

 

 

 

"Il me semble que c’est un assez beau siècle que celui où les gens de lettres balancent de se rendre à la cour des rois, mais s’ils ne balancent point, le siècle sera bien plus beau": vous remplacez "la cour des rois"   par "la télévision lèche-bottes" et vous actualisez la pensée de Volti aisément . (vous pouvez être d'un avis contraire, mes frères et soeurs bloggers ; dites le moi ! )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Pierre-Louis Moreau de Maupertuis

de l’Académie

rue sainte Anne à Paris

 

                   Vous devez mon cher aplatisseur de globe [des mesures prises en Laponie en 1736 lors de son expédition, Maupertuis a conclu que la terre est aplatie aux pôles], avoir reçu une invitation de vous rendre à Berlin. On compte que nous pourrons y arriver ensemble [Frédéric avait écrit à Jordan le 17 septembre de dire à Maupertuis et à V* qu’ils « lui ferai(en)t plaisir de venir en novembre ou décembre à Berlin » ; Maupertuis était revenu en France après l’aventure de Molwitz quelque peu irrité contre V* qui le 1er juillet avait alors envoyé une lettre de justification où il alléguait sa « franchise »], mais pour moi je n’irai qu’à Cirey. Je pourrai bien passer par Paris avec madame du Châtelet. J’espère au moins que je vous y verrai ; si vous n’êtes pas assez philosophe pour préférer le séjour de l’amitié à la cour des rois, vous le serez peut-être assez pour ne vous pas déterminer si tôt à retourner en Prusse. Mandez moi, je vous prie, quelles sont vos résolutions si vous en avez. Examinez-vous, et voyez ce que vous voulez. Ceci est une affaire de calcul. Il y a une sorte de gloire, et du repos dans le refus, il y a une autre gloire et des espérances dans le voyage. C’est un  problème que vous pouvez trouver difficile à résoudre et qui est certainement embarrassant. Je conçois très bien que ceux qui sont assez heureux pour vivre avec vous décideront que vous devez rester, mais le problème ne doit être résolu que par vous. Ne montrez point ma lettre je vous prie, n’en parlez point. Et si vous faites quelque cas de moi, mandez moi ce que vous pensez. Je vous promets le plus profond secret. Je vous renverrai même votre lettre si vous voulez. Il me semble que c’est un assez beau siècle que celui où les gens de lettres balancent de se rendre à la cour des rois, mais s’ils ne balancent point, le siècle sera bien plus beau. Je suis toujours au rang de vos plus tendres et de vos plus fidèles serviteurs.

 

                            Voltaire

                            6 octobre 1741. »

Les commentaires sont fermés.