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09/04/2010

C’est un méchant métier que celui de vouloir instruire les hommes.

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=BMfSBohCrRc#

 

http://www.youtube.com/watch?v=MRHWptpxEJA&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=GSl-Y5D1ZAw&feature=related

atabalipa.jpg

http://books.google.fr/books?id=Lov2NG8VfMQC&pg=PA774&lpg=PA774&dq=%22inca+atabalipa%22&source=bl&ots=bh92NKBhZq&sig=AJzdizAgux2iTyt4VrISL_7a84Y&hl=fr&ei=s5y_S9X0Mp6OnQPFjsz-Bg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAcQ6AEwAA#v=onepage&q=%22inca%20atabalipa%22&f=false

http://books.google.fr/books?id=G6FhAAAAIAAJ&pg=PA528&lpg=PA528&dq=%22inca+atabalipa%22&source=bl&ots=IneCmbUZfc&sig=xL9yXkqrgYWS9Q_y3gkS1ehGSWQ&hl=fr&ei=FZ2_S9-MLY7WmQO4tYHSBg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CAkQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false

"C’est un méchant métier que celui de vouloir instruire les hommes. Ceux qui les trompent et qui les volent sont plus adroits que nous. Ils sont mieux récompensés, et ni vous ni moi ne voudrions pourtant être à leur place."

S'il en était besoin, ces quelques lignes montrent à l'évidence la grande part de l'idéalisme de Volti face à un réalisme remarquable.

Persiste et signe !!

« A Jean-François Marmontel

de l’Académie française, Historiographe de France

à Paris.

 

8è avril 1777, à Ferney

 

             L’accident qui m’est arrivé [« attaque d’apoplexie » le 13 mars], mon cher ami, ne m’a pas tellement affaibli que je n’aie été en état de faire le voyage du Mexique et du Pérou [lecture de Les Incas, ou la Destruction de l’empire du Pérou, de Marmontel]. Je l’ai fait dans votre beau vaisseau, et je ne saurais assez vous en témoigner ma reconnaissance. Mme Denis qui a partagé mon plaisir [le 7 avril, V* écrit à d’Argental : « J’espérais que ces Incas m’amuseraient beaucoup dans ma convalescence. Je vous avoue que j’ai été bien trompé. Il y a des sujets auxquels il ne faut rien changer. Le grand intérêt est dans le simple récit. Celui qui ajouterait des fictions aux batailles d’Arbèle et de Pharsale glacerait le lecteur au lieu de l’échauffer… » ! ], se joint à moi pour vous remercier.

 

             Je n’entends point dire que la Sorbonne ait pris le parti du révérend père inquisiteur qui lut en latin cette bulle du pape à l’Inca Atabalipa, et qui fit pendre et brûler sur le champ notre Inca pour n’avoir pas entendu la langue latine. Mais j’apprends que messieurs du Châtelet soutiennent bien mieux notre sainte religion que messieurs les sorbonniqueurs. On me mande qu’ils ont condamné au bannissement perpétuel ce pauvre Delisle de Sales, auteur de six volumes sur la nature [la Philosophie de la nature, éditée la première fois en 1769, condamnée au feu en 1776, Le jugement fut exécuté le 21 mars 1777, alors que V* venait de recevoir la troisième édition ; cf. lettre à Condorcet du 28 février] dans lesquels il a mis tout ce qu’il n’a jamais lu. Cette abomination est révoltante ; elle est du quatorzième siècle. On prétend même que le parlement en est indigné, et qu’il va réformer la sentence du Châtelet.

 

             Auriez-vous lu cette Philosophie de la nature ? Je vois que tout philosophe court de grands risques. C’est un méchant métier que celui de vouloir instruire les hommes. Ceux qui les trompent et qui les volent sont plus adroits que nous. Ils sont mieux récompensés, et ni vous ni moi ne voudrions pourtant être à leur place.

 

             Adieu, mon cher confrère, mon cher ami. Je vous avoue que je suis fâché de mourir sans vous avoir revu. »

http://www.youtube.com/watch?v=0Wv3Ya9nskA

 

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