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10/04/2010

qu’ils terrassent leurs indignes ennemis

 

 

 

 

 

« A Jean Le Rond d’Alembert

 

Aux Délices 10 avril [1758]

 

             Mon cher philosophe, il est bon d’être ferme, mais il ne faut pas être impitoyable. Ne résistez plus au cri du public, et au mémoire des libraires [ Mémoire des libraires associés à l’Encyclopédie, sur les motifs de la suspension actuelle de cet ouvrage (1758)] qui sont à vos genoux. Faites-vous tirer à quatre, et puis donnez grâce [V* est prêt dans ce cas à corriger les articles qu’il a redemandés et à les faire publier dans le VIIIème tome si Diderot prend la peine de l’en prier ! ]. Mais quand vous aurez repris les rênes empêchez les déclamations. Quelle pitié ! quels plats articles à côté des vôtres !

 

             Mandez-moi, je vous prie, quel parti vous aurez pris. J’ai à vous remercier de vos deux volumes qu’un libraire de Lausanne m’a donnés à part [Deux volumes de Mélanges de littérature, d’histoire et de philosophie, de d’Alembert]. Ce sera l’ornement de mon petit muséum lausannois.

 

             On dit qu’on vient de faire encore un libelle atroce contre Diderot. C’est une nouvelle raison pour que vous ne l’abandonniez pas pourvu qu’il soit entièrement uni à vous. Faudrait-il d’ailleurs que Duclos vous remplaçât ? et comment vous remplacerait-il ? Enfin mon avis est toujours que les Encyclopédistes et consorts soient inséparables, qu’ils quittent tous ensemble, et qu’ils reprennent tous ensemble, et qu’ils terrassent leurs  indignes ennemis. »

 

 

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