05/08/2010
il m'a fallu repasser par des palais après avoir été dans les cavernes
http://www.deezer.com/listen-247596
http://www.frenergie.ch/Infos/frenews73.html
....
Non ! il ne s'agit pas de Volti !
Mais c'est encore ce qui me fait plaisir en furetant sur le Net, de tomber au hasard de recherches [caverne] sur de l'instructif et inattendu.
Remontons dans le temps ...
Un peu de tourisme :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Schwetzingen
« A Marie-Louise Denis
A Schwitzingen auprès de Mannheim
5 août [1753]
J'ai été un peu de temps sans vous écrire. Ce n'est pas trop ma faute, ma chère enfant. J'étais malade à Mayence, et je comptais partir de jour en jour, d'heure en heure, dès que j'en aurais la force. Ensuite vous savez que ma destinée est du temps des Astolphes et des Alcines [personnages de Orlando furioso de l'Arioste], il m'a fallu repasser par des palais après avoir été dans les cavernes. Vous sentez bien qu'à Mayence je n'ai pu me dispenser de remercier l'Electeur de la part que ce prince et ses ministres daignèrent prendre au malheur qui vous est arrivé. Le comte de Stadian, premier ministre de l'Électeur [comte Anton Heinrich Friedrich Stadion-Warthausen], a une fille de beaucoup de mérite qui s'appelle Mme la comtesse de Shall. Elle vous regrettait beaucoup, elle était très fâchée de n'avoir pu vous faire oublier à Mayence les indignités de Francfort. Vous n'avez pas besoin à Paris de ces consolations, mais il est toujours agréable d'apprendre qu'on s'intéresse à vous, et que votre mérite n'est point ignoré. De Mayence j'ai été à Manheim, j'y suis retombé encore assez mal . Les maux et les devoirs prennent du temps. C'est un devoir indispensable pour moi de faire ma cour à Leurs Altesses Électorales, et de les remercier des bontés dont elles m'ont honoré. Je suis actuellement dans la maison de plaisance de Mgr l'Electeur palatin. Il ne me manque que la santé pour y jouir de tous les plaisirs qu'on y goûte. Comédie française [le 11, il écrira qu'on lui a joué quelques unes de ses pièces : Zaïre, L'Indiscret, Alzire], comédie italienne, grand opéra italien, opera buffa, ballets, grande chère, conversation, politesse, grandeur, simplicité, voilà ce que c'est que la cour de Manheim. Je sens que je serais enchanté si je me portais bien, et si les agréments de cette cour ne perdaient dans mon cœur beaucoup de leur prix par l'impatience et le besoin que j'ai de me rejoindre à vous. Je compte absolument m'arracher dans deux ou trois jours à toutes les consolations qu'on daigne ici me prodiguer pour aller chercher auprès de vous la seule que je sois capable de bien sentir. Vous devez penser qu'au milieu des nouvelles délices dont je suis environné, il règne dans mon cœur bien de l'amertume, et que les horreurs que vous avez éprouvées à Francfort [cf. lettre du 20 juin à la margravine et du 8 juillet au vénérable conseil de Francfort] corrompent tous les plaisirs de la route.
Je ne doute pas que vous n'ayez vu M. d'Argental ; il n'est pas toujours à la campagne, vous aurez retrouvé encore à Paris beaucoup de vos amis, et, leurs sentiments pour vous se seront ranimés. Vous n'en paraîtrez que plus aimable pour avoir été malheureuse ; votre accident est d'un genre si noble qu'il ajoute à votre mérite [Elle « avait fait le voyage de Francfort pour venir (l)e consoler. »]. Souffrir pour une bonne action est une récompense pour un cœur comme le vôtre. J'aimerais mieux votre situation que celle des personnes au nom desquelles vous avez été si indignement traitée . Je vous prie de faire mes compliments à votre frère et à votre sœur. Leur sensibilité et leur conduite à votre égard me les rendent bien chers. Je vous embrasse tendrement. S'il y a quelque chose de nouveau je vous supplie de m'en instruire à Strasbourg. »
Volti se languit de sa nièce, tout comme Orphée d'Eurydice : http://www.deezer.com/listen-765208
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