Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/08/2010

Voilà comme sont faits les talents, ma chère enfant, ils violent . Gardons qu'ils ne tuent.

 http://www.youtube.com/watch?v=XgDuH2bA1iw&feature=related

 http://www.youtube.com/watch?v=b8Zjj6mM0LE&feature=related

 http://www.youtube.com/watch?v=NPpgrJWqMvQ&feature=related

And so on !...

Talents ! tels que Volti ne les connaissait pas .

Violent-ils nos esprits ? Tuent-ils ? Non, heureusement ...

 

Mais je veux ce jour râler un peu . Chaque année on en fait un évènement national : revenons à la réalité, ce n'est qu'un rituel, une tradition . Religieuse dites-vous ?  

Le ramdam rituel commence ce jour, l'arbitraire religieux va encore pouvoir se manifester avec éclat et de zélés musulmans opportunistes vont montrer leur dur sacrifice pour acheter le pardon divin, et l'indulgence de leurs patrons .

De plus, et je n'invente rien : si on prolonge le jeûne du ramadan de six jours de plus, non seulment on acquiert le pardon des fautes de l'année écoulée mais on a un bonus de pardon pour l'année à venir ! Bon calcul qui me rappelle furieusement les primes des abonnements téléphoniques .

Il fut un temps où les catholiques achetaient des indulgences ; puis plus démocratiquement celles-ci purent être obtenues par de simples prières assorties de conditions spirituelles (près de chez moi, une vieille croix sur le socle de laquelle on peut lire "40 jours d'indulgence à qui en état de grâce récitera un pater et un ave ", ce qui est d'un rapport qualité/prix imbattable !).

Frères musulmans praticants, cessez de marchander avec Dieu et laissez en paix ceux d'entre vous qui ne pratiquent pas . Ce sont des humains qui ne sont ni meilleurs ni pires que vous.

Je ne connais pas un(e) seul(e) musulman(e) qui finisse le mois de ramadan plus mince qu'il/elle l'a commencé . Meilleur ? Dieu seul le sait !

Pour le dire crûment, cessez de nous les gonfler en vous glorifiant d'un jeûne de quelques heures, encadré de deux périodes où vous vous remplissez la panse comme le chameau avant la traversée du désert . Après tout, vous n'êtes pas plus méritants que les malades hospitalisés qui mangent à 18h et jeûnent jusqu'au lendemain à 7 ou 8h : 13 heures de jeûne et ils n'en font pas tout un plat -sic-, et ils ne considèrent pas qu'ils sont la crême du monde .

Aurez-vous encore le front de vous réclamer de Dieu et du prophète Mohammed lorsque vos coreligionnaires feront exploser leurs bombes par aveuglement sectaire ?

http://fr.wiktionary.org/wiki/ramdam

Ah ! Volti ! accorde-moi encore une bonne dose de tolérance ! Pour la liberté de pensée et d'expression je m'en occupe .

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

A Lunéville ce 12 [août1749]


 


 

Ma chère enfant, j'ai reçu aujourd'hui deux lettres de vous qui m'ont désolé. Je vous croyais à la campagne et vous avez été malade à Paris. Peut-être l'êtes vous encore . Vous travaillez avec un autre feu que Mme du Bocage [i]; et ce feu vous consume. Votre pièce [ii] en vaudra mieux mais il ne faut pas que l'architecte soit accablé par sa maison. Je vous donne des conseils que je n'ai pu prendre pour moi. Il y a longtemps comme vous le savez que je roulais dans ma tête il y a près d'un an [iii] le dessein de venger la France de l'infamie de Catilina. Je voulais rendre à Cicéron la gloire qu'il aimait tant et qu'on avait indignement avilie, jusqu'à le faire maquereau de sa fille ainsi qu'un certain prêtre, imaginé uniquement pour partager ce maquerellage. Je voulais venger le sénat de Rome,[iv] et tout Paris. Je voulais réparer la honte de la nation. Mais ce projet m'avait passé de la tête car comment introduire des femmes dans la conspiration de Catilina ? Enfin le 3 du présent mois un démon ennemi du repos s'empara de moi, me donna l'idée d'une femme qui fait un effet terrible [v], me fit relire Sallustre et Plutarque, me fit travailler malgré moi, et me mena si grand train qu'en huit jours de temps j'ai fait la pièce. Je suis encore épouvanté de ce tour de force. Je lisais tous les deux jours un nouvel acte à Mme du Châtelet, qui est bien difficile ; à M. de Saint-Lambert,[vi] qui a autant de goût que d'esprit ; enfin à notre petite société. La plénitude du sujet, la grandeur romaine, le pathétique affreux de la situation de ma femme, Cicéron, Catilina, César, Caton m'ont élevé au-dessus de moi-même, m'ont donné des forces que je ne connaissais pas. Si on m'avais demandé : Combien de temps vous faut-il pour cet ouvrage ? J'aurais répondu : deux ans . Il a été fait en huit jours, et, il faut tout dire, en huit nuits ; je me meurs, je vais dormir. Voilà comme sont faits les talents, ma chère enfant, ils violent . Gardons qu'ils ne tuent. Songez à votre santé. Mais songez aussi à votre pièce. Je vous enverrai quelques scènes de Catilina, mais en donnant donnant souvenez-vous de M. de La Reynière [vii]. On dit que Mérope est froide, en comparaison de Catilina, et que je n'ai encore fait que cette tragédie. Ce n'est pas tout à fait vrai. Mais entre nous, je crois que Catilina est sans contredit ce que j'ai fait de plus fort à beaucoup d'égards.



 

Il faut être bien sot et bien méchant pour m'imputer ce livre que j'ai à peine lu [viii]. Quelle impertinence ! Laissons dire et faisons ; travaillons, soyons heureux et revoyons-nous, et que je puisse dire

Vivons pour nous ma chère Rosalie [ix]



 

 Quel est donc le fat avec qui vous êtes brouillée ? Comment va la pièce à qui je m'intéresse plus qu'à Catilina [x] ? Les plates lettres que celles de Rousseau [xi]! Bonsoir. »

 



iMme du Bocage vient de faire représenter Les Amazones avec un piètre succès.


 

ii La Femme à la mode, qui deviendra La Coquette punie.


 

iii Le 21 août, à d'Argental, il dira six mois. Le Catilina de Crébillon fut représenté le 21 décembre 1748.


 

iv Il donnera le titre de Rome sauvée à sa pièce.


 

v A d'Argental, le 12 août : le « diable » lui « fit imaginer l'épouse de Catilina ».


 

vi Amant de la marquise et père de l'enfant qu'elle porte.


 

vii Par qui passer pour ne pas payer le port des lettres.


 

viii La Connaissance des beautés et des défauts de la poésie et de l'éloquence dans la langue française, 1749, de D. Durand.


 

ix Le 5 janvier, V* lui envoya le début de La Vie à Paris, Épître à Mme Denis dont il cite ici le premier vers.


 

xLa future Coquette punie.


 

xi Jean-Baptiste Rousseau : Lettres sur différents sujets, dont on attribue l'édition à « Racine le fils ou Racine fi comme disait l'abbé Gedoyn » et comme le dit V* dans ses lettres du 30 juillet à Mme Raynal et du 24 à Mme Denis.

Les commentaires sont fermés.