19/08/2010
Si l'on peut fermer les écoles de théologie, et établir à leur place des écoles de morale, tout ira bien.
Si l'on pouvait cesser de gonfler la tête du vulgum pecus de croyances religieuses aberrantes et surtout de pratiques dogmatiques invraisemblables et ridicules, pour simplement éduquer à la morale, ce serait un progrès supérieur à celui d'être capable d'aller sur Mars .
Toujours est-il que l'on profite encore de cette période du ramadan pour trucider l'ennemi sunnite ou chiite pour la plus grande gloire d'Allah et son mal inspiré prophète (je dis mal inspiré, mais je ne parle pas de son sens des affaires et de son intérêt personnel ). Si tant est que l'on puisse croire aux dires de cet auto-proclamé porte-parole de Dieu ...
De nos jours, si vous flanquez un coup de pied dans un gros tas de billets de banque, pour un trader il en sort dix prophètes-évangélistes de tout crin-gourous (coucou!).
L'amoralité faisant très bon ménage avec la religiosité de façade .
« A Jacob Vernes
19è auguste 1768
Je vous renvoie, Monsieur le philosophe prêtre, les Remontrances du Gévaudan [i] que vous avez eu la bonté de me prêter ; votre ami Rustan est un peu brutal, c'est dommage, car il ne manque pas d'esprit. Il est vrai qu'il ne sait ni ce qu'il dit ni ce qu'il veut. L'âge le murira peut-être ; mais surtout il faut qu'il prenne des leçons de politesse soit de Jean-Jacques, soit de sa paroisse de Londres [ii].
Je n'ai point la Profession de foi dont vous parlez [iii] ; je me souviens de l'avoir vue. Je crois que vous la trouverez chez Chirol où je l'ai fait acheter.
Je crois avec vous que le temps des usurpations papales est passé, c'est-à-dire qu'on n'en fera pas de nouvelles ; mais une partie des anciennes durera encore longtemps. Le christianisme, dites-vous, est aboli chez tous les honnêtes gens ; oui, le christianisme de Constantin, le christianisme des Pères ; mais le christianisme de Jésus subsistera. Vous avez grande raison d'appeler Jésus le premier des théistes, car il ne connaissait qu'un seul Dieu, et comme vous avez fort bien dit, si on lui impute des sottises, ce n'est ni sa faute ni la vôtre.
Je vous remercie des sermons de Samuel Bourn sur la religion naturelle [iv]. Il n'y a pas un mot dans ces quatre volumes du christianisme d'aujourd'hui. La religion se décrasse tous les jours, le dogme est sifflé, et la vérité reste. Il s'est fait depuis quinze ans une étrange révolution dans l'esprit humain. Si l'on peut fermer les écoles de théologie, et établir à leur place des écoles de morale, tout ira bien.
Soyez toujours libre et heureux. »
iLes Remontrances du corps des pasteurs du Gévaudan à Antoine-Jean Rustan, 1768, sont une réponse de V* aux Lettres sur l'état présent du christianisme et la conduite des incrédules, de Roustan, 1768.
http://books.google.be/books?id=oFcVAAAAQAAJ&pg=PA112...
ii Roustan est ministre de l'Eglise suisse à Londres.
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