08/11/2011
La réputation de Virgile et de Tite Live vaut mieux que tous les bruits qu'ont faits et que feront les papes présents, passés et futurs .
Dupont a les mêmes opinions défavorables que son ami Voltaire à propos du clergé catholique en général, et des papes en particulier .
Ceux du XXè et ceux du XXIè siècle seraient-ils aptes à les faire changer d'avis ? Je pense qu'ils ne font que du "bruit", un bruit de fond, comme la musique de supermarché, juste assez forte pour briser le silence, juste assez incompréhensible pour ne pas faire travailler trop de neurones, juste assez motivante pour développer le pouvoir d'achat .
Peuvent-ils encore développer la foi , la célèbre foi du charbonnier, "qui est heureux comme un pape et con comme un panier " ? Vu l'actuelle fréquentation des lieux cultuels, ça ne semble pas gagné !
Et en plus se développe un ridicule complexe de minorité opprimée de la part de ces catho, si bien pensant, qu'ils demandent à cor et à cri qu'on cesse de se moquer de leur sainte religion au prétexte que les juifs et les musulmans sont toujours les premiers à crier à la moindre caricature . Ils réclament le droit d'être aussi abrutis que les sus-nommés, de faire leurs cacas nerveux si on touche un poil de pubis au petit Jésus . Au fait, en parlant de "bruit", la pape pète-t-il ? Si, oui, et je l'espère pour lui , peut-on parler sans blasphème de bulle papale ?
Si Dieu est grand, ses prophètes sont des petits d'hommes, qui pissent, crient, rient, mentent, souffrent et parfois aiment . Pourquoi leur faire un culte déraisonnable ? Pourquoi les défendre en abattant des vivants ?
Pour moi, le plus grand blasphème est la haine .
L'imbécilité est son terreau .
Voyez et écoutez :
http://www.deezer.com/listen-13755069
Je vais , désormais, autant que possible, mettre en ligne les lettres reçues par Volti .
Ce jour , la réponse à sa lettre du 7 janvier 1755 .
« De Sébastien Dupont
Avocat
à
Monsieur de Voltaire
Du 14 janvier [1755]
Ma foi, monsieur, je suis honteux des peines que je vous donne . Si je vous eusse demandé l'immortalité, ce présent vous aurait moins coûté que ma prévôté .
Vous avez daigné écrire au confesseur du roi i; je ne me serais jamais avisé de cet expédient . C'est intéresser le diable en ma faveur , car un confesseur du roi est un diable en intrigue ; il en a tout le temps . Je fais cependant plus de fond sur la robe rouge que sur le manteau noir, et je compte plus sur le président de La Marche que sur le jésuite . L'un vous servira par goût, et l'autre par politique, à moins que vous n'ayez promis votre pratique au révérend père . En ce cas, l'amour-propre le fera trotter d'importance, car il sait bien qu'il y aurait plus de gloire à être votre confesseur que celui du roi .
Vous craignez que deux cents louis donnés à une dame de Paris ne rompent toutes vos mesures . L'amitié est prévoyante . Eh bien ! s'il le faut je les donnerai, et qui plus est, je ferai tout ce que la dame voudra . Est-ce qu'un prévôt de Munster serait moins écouté, sur le chapitre de la galanterie, que l'abbé du lieu ?ii
Vous êtes modeste en tout, dans les affaires aussi bien que dans les belles-lettres, et vous n'estimez pas votre intercession autant qu'elle vaut . Le voisin de Ripaille me ferait cardinal, s'il l'avait entrepris . Il a été un temps que ce séjour vous aurait valu la papauté . Voilà ce que c'est que de n'être pas né quelques siècles plus tôt . Voyez ce que votre existence vous coûte . Au surplus, vous n'y perdez que cela ; car je connais des ouvrages pour lesquels on a et le respect qu'inspire l'ancienneté, et l'ardeur que donne la nouveauté . N'allez donc pas vous fâcher d'être né tard . La réputation de Virgile et de Tite Live vaut mieux que tous les bruits qu'ont faits et que feront les papes présents, passés et futurs .
Ce Mandrin a des ailes, il a la vitesse de la lumière . Vous dites qu'il est à votre porte ; on l'a vu aux nôtres dans le même temps . M. de Monconseil est nommé général contre lui ; il est parti avant-hier pour le combattre . Je vous manderai le succès de la bataille, si l'on en vient aux mains . En attendant, toutes les caisses des receveurs des domaines sont réfugiées à Strasbourg . Mandrin fait trembler les suppôts du fisc . C'est un torrent, c'est une grêle qui ravage les moissons dorées de la ferme . Le peuple aime ce Mandrin à la fureur ; il s’intéresse pour celui qui mange les mangeurs de gens . Je vous entretiens de babioles, et je vous distrais de vos beaux ouvrages ; cela a toujours été mon lot . Je ne me défais pas de ma mauvaise coutume, ni vous de vos belles habitudes, l'humanité et la patience iii. »
i En fait , V* dans sa lettre à Dupont , du 7 janvier , disait : « j'écrirais, s'il le fallait... » et non pas « j'écrirai » . C'était le Père Desmarets qui était alors le confesseur du roi Louis XV.
ii V* l'avait vu en 1753, lors de son passage à Munster et en disait ceci à la comtesse de Lutzelbourg le 24 octobre 1753 : « Je n'ai vu qu'en passant l'abbé de Munster, il est occupé à Colmar ; il m'a paru fort aimable . Il a tué du monde, il a fait l'amour, il est poli, il a de l'esprit, il est riche, il ne lui manque rien. » .
Voir page 365 : http://books.google.com/books?id=7SQtAAAAYAAJ&pg=PA57...
iii Colini et Dupont étaient moins élogieux sur V* dans leur correspondance entre eux .
Colini écrivait, entre autres : « Tel était son caractère ; dès qu'un ouvrage était commencé, il aurait voulu le voir fini le lendemain ; l'impatience le dévorait. »
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