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30/03/2012

faire quelque chose qui me rappellerait à votre souvenir, et qui vous marquerait au moins l'envie extrême que j'ai de mériter votre suffrage

"... mériter votre suffrage"

Aïe ! Aïe ! Aïe !! décidément je ne pense qu'aux élections ! Est-ce que c'est grave docteur ?

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«  A M. le comte de CHOISEUL 1

Aux Délices, 17 septembre [1755]

Je crois, monsieur, avoir reçu deux lettres de vous. Les bontés dont vous m'honorez redoublent la douleur que je porterai jusqu'au tombeau d'être éloigné pour jamais de vous et de la maison 2 où vous passez votre vie. J'aurais dû mériter ces bontés par des soins plus assidus pour cet Orphelin que vous avez pris sous votre protection. Plus d'une circonstance très-triste m'a empêché de songer à perfectionner un ouvrage auquel je devais retoucher, et m'a forcé de livrer trop tôt à l'impression ce que j'avais trop tôt livré au théâtre. Des traverses cruelles ont toujours été le fruit de mes travaux. S'il plaisait enfin à la destinée de me laisser des jours tranquilles, si la persécution me laissait respirer dans mon asile, peut-être aurais-je encore la force de faire quelque chose qui me rappellerait à votre souvenir, et qui vous marquerait au moins l'envie extrême que j'ai de mériter votre suffrage. J'explique plus en détail à M. d'Argental 3 tous les contre-temps qui m'ont jeté hors de mes mesures mais je n'ai point d'expression, monsieur, pour vous exprimer ma tendre et respectueuse reconnaissance.

 

V. »

 

 

 



 

 

2 Celle de M. d'Argental, dont il était voisin.

 

 

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