16/04/2012
Plus j'envisage tout ce qui s'est passé sur la terre, plus je serais content de ma retraite, si elle n'était pas si éloignée
... Hey ! mister Sarko ! ne crains rien, la retraite est proche et comme tu le demandes si haut et fort nous allons t'aider à retourner dans tes foyers et jouer au pater familias avec grande fifille Carla et petite fifille , plus quelques garçons plus ou moins indépendants . Cependant, ce qui me gène est de savoir que tu vas toucher une royale pension de retraite payée par nos impôts, ce qui nous fera un trio de présidents richement dotés qui devront cependant attendre cinq ans avant d'avoir la chance de jouer à la belote avec un quatrième ; la question est de savoir si les deux anciens vont tenir le coup encore cinq ans .
Je dois faire remarquer à ces bêtes à concours, vedettes de meetings dominicaux, qui ont sans doute , et en vérité, réuni chacun environ une cinquantaine de milliers de fans et désoeuvrés curieux, qu'ils ont dans le même temps emm...é des centaines de milliers d'habitants . Bel exemple de démocratie !
Tout comme Paris Match, vous tablez sur le choc des photos , le poids des mots étant tellement faible que vous croyez qu'en braillant ils seront un gage d'avenir heure . Que nenni !
Meeting au sommet
Chantons en choeur : "Sarkozy ! Ça sent le roussi !"
« A M. le comte d'ARGENTAL.
8 novembre [1755]
Mon cher ange, je suis toujours pénétré de vos bontés pour les Chinois. Vous devez avoir reçu deux exemplaires un peu corrigés, mais non autant que vous et moi le voudrions. J'ai dérobé quelques moments à mes travaux historiques, à mes maladies, à mes chagrins, pour faire cette petite besogne. La malignité qu'on a eue de placer M. deThibouville dans cet impertinent manuscrit qui court, et de lui montrer cette infamie, m'a mis au désespoir. Il est vrai qu'on l'a mis en grande compagnie. Les polissons qui défigurent et qui vendent l'ouvrage n'épargnent personne, ils fourrent tout le monde dans leurs caquets. Je me flatte que vous ferez avec de M. de Thibouville votre ministère d'ange consolateur.
J'ai vu, pendant neuf jours, vos deux pèlerins d'Emmaüs 1. C'est véritablement une neuvaine qu'ils ont faite. Ils m'ont paru avoir beaucoup d'esprit et de goût, et je crois qu'ils feront de bonnes choses. Pour moi, mon cher ange, je suis réduit à planter. J'achève cette maudite Histoire générale, qui est un vaste tableau faisant peu d'honneur au genre humain. Plus j'envisage tout ce qui s'est passé sur la terre, plus je serais content de ma retraite, si elle n'était pas si éloignée de vous. Si Mme d'Argental a si longtemps mal au pied, il faut que M. de Chàteaubrun lui dédie son Philoctète 2; mais ce pied m'alarme. Je reçois, dans ce moment, une Ode sur la Mort, intitulée de main de maître 3; elle m'arrive d'Allemagne, et il y a des vers pour moi. Tout cela est bien plaisant, et la vie est un drôle de songe. Je ne rêve pourtant pas en vous aimant de tout mon cœur. Mille tendres respects à tous les anges. »
1 Patu et Palissot : voir lettre du 29 octobre 1755 à l'abbé de Prades : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/28/frere-rhubarbe-a-frere-gaillard-salut.html
2 Joué, pour la première fois, le 1er mars 1755 : http://cesar.org.uk/cesar2/people/people.php?fct=edit&person_UOID=100201
Jean-Baptiste Vivien de Châteaubrun : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Vivien_de_Ch%C3%A2teaubrun
3 Cette ode de Frédéric II à Voltaire commence ainsi :
Soutien du goût, des arts, de l'éloquence,
Fils d'Apollon, Homère de la France.
15:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.