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09/12/2013

vous ne souffrirez plus des articles tels que celui de Femme , de Fat, etc., ni tant de vaines déclamations, ni tant de puérilités et de lieux communs sans principes, sans définitions, sans instructions

... Demain, mardi 10 décembre 2013, au stade de Soccer City à Soweto, match dont je peux vous donner le résultat : Mandela 1 - Reste du monde 0 .

Une foule de gugusses titrés vont bavasser et rivaliser d'éloges pour le défunt qui les réunit, eux qui souvent ne peuvent pas se sentir le reste du temps . Lors de ce festival de vanité et lieux communs, il nous sera heureusement épargné d'entendre la voix française qui n'aurait fait qu'ajouter du rien à l'inutile .

 

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... Jusqu'au trognon !

Combien d'affamés vont mourir seuls, sans secours, sur ce continent, alors qu'on va dépenser des millions pour accompagner et enterrer une dépouille qui n'en demande pas tant, et qui n'en mérite pas tant , les vivants étant plus importants que les morts, selon moi .

 Onze mille soldats mobilisés ( ou plutôt immobilisés ) : je suppose que ce n'est pas pour sauver Mandela d'un attentat, ses laudateurs devraient apprécier ces protecteurs . 

Qui pourrait m'expliquer les raisons des refus de visas pour le dalaï lama ? Pas assez va-t-en-guerre au goût de l'Afrique du Sud ? Je n'ose l'envisager . Trop mal vu par la Chine qui est un énorme client à chouchouter ? Bingo ! (enfin, je le suppose ).

Donc à tous les amateurs de vacuité, phrases ronflantes, hypocrisie, rendez-vous au reportage du spectacle "Nous l'avons tant aimé que nous sommes heureux qu'il ne souffre plus" , avec un cercueil dans le rôle principal et des pingouins endimanchés pour le choeur .

NDLR - Netanyahu n'a pas voulu casser sa tirelire , le voyage étant, dit-il,  trop cher pour l'Afrique du Sud ; je lui conseille de faire la manche dans les territoires palestiniens injustement colonisés, succès assuré , triste faux cul .

 

 

« A Denis DIDEROT.

Aux Délices, 16 novembre [1758]

Je vous remercie du fond de mon cœur, monsieur, de votre attention et de votre nouvel ouvrage 1. Il y a des choses tendres, vertueuses, et d'un goût nouveau, comme dans tout ce que vous faites; mais permettez-moi de vous dire que je suis affligé de vous voir faire des pièces de théâtre qu'on ne met point au théâtre 2, autant que je suis fâché que Rousseau écrive contre la comédie , après avoir fait des comédies.

J'attends avec impatience votre nouveau tome de l'Encyclopédie; je m'intéresse bien vivement à ce grand ouvrage et à son auteur; vous méritiez d'avoir été mieux secondé. J'aurai la hardiesse de vouloir que l'article Idolâtrie soit de moi, s'il a passé, et j'aurais désiré que d'autres articles importants eussent été écrits avec la même passion pour la vérité. Nous étions indignés, l'autre jour, au mot Enfer 3, de lire que Moïse en a parlé; une fausseté si évidente révolte.

Vingt articles de métaphysique, et, en particulier, celui d’Âme 4, sont traités d'une manière qui doit bien déplaire à votre cœur naïf et à votre esprit juste. Je me flatte que vous ne souffrirez plus des articles tels que celui de Femme 5, de Fat, etc., ni tant de vaines déclamations, ni tant de puérilités et de lieux communs sans principes, sans définitions, sans instructions. Jugez, à ma franchise, de l'intérêt que votre grande entreprise m'a inspiré.

Je n'ai pu, malgré cet intérêt, travailler beaucoup à votre nouveau tome. J'ai acheté, à deux lieues de mes Délices, une terre encore plus retirée, où je compte finir mes jours dans la tranquillité, mais où je me vois obligé de me donner beaucoup de soins les premières années. Ces soins sont amusants, et les travaux de la campagne me paraissent tenir à la philosophie . Les bonnes expériences de physique sont celles de la culture de la terre. Dans cet heureux oubli d'un monde pervers et frivole, j'interromprai mes travaux avec joie quand vous me demanderez des articles intéressants dont d'autres personnes ne se seront point chargées.

Adieu, monsieur; honorez de quelque amitié un homme qui vous est attaché comme il voudrait que tous les philosophes le fussent, et qui est extrêmement sensible à tous vos talents.

V.»

1 Le Père de famille, imprimé en 1758, et représenté en 1761. Thieriot écrit à V* le 12 novembre 1758 : « La comédie du Père de famille de M. Diderot paraît avec une grande et sérieuse épître dédicatoire et un long discours sur la poésie dramatique . » Le 27 novembre Diderot citera le jugement qui suit en réponse aux critiques sa pièce que Mme Riccoboni (Marie Jeanne de Laboras de Mezières ) lui avait adressée (voir pages 454 et 459 : http://books.google.it/books?id=EEIHAAAAQAAJ&printsec... )

2 La pièce ne fut représentée à Paris que le 18 février 1761, mais avait été jouée à Marseille en novembre 1760 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_P%C3%A8re_de_famille_%28Diderot%29

4 De l'abbé Yvon ; voir : http://rde.revues.org/1201

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