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22/03/2014

il est contre les mœurs d'imprimer les lettres des particuliers

... Mais il est légal d'écouter des particuliers un peu particuliers .

Il est contre les moeurs d'enregistrer frauduleusement ses concitoyens, encore plus d'en faire choses publiques .

Il est effarant de voir de quelle faune détestable a été capable de s'entourer sire Sarko : tant vaut le valet, tant vaut le maître . Et dire qu'il a le front de briguer les suffrages !

 Un buisson , aussi fleuri soit-il, n'est pas toujours promesse de bons fruits

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« A Élie BERTRAND, premier

pasteur de l’Église française

à Berne
A Tournay, par Genève, 16 février 1759.
Mon cher ami, le voleur Grasset, imprimeur du libelle diffamatoire, et le prétendu bel esprit rédacteur de cet infâme ouvrage, trouvent dans Lausanne de la protection, et surtout auprès des examinateurs de l'Académie, dont un membre 1 est associé avec Grasset. Ils remuent ciel et terre, et font servir, selon l'usage, le prétexte de la religion pour justifier leur brigandage.
Je me flatte qu'ils ne trouveront pas la même faveur auprès des esprits désintéressés, nobles et éclairés, des seigneurs de Berne leurs maîtres. J'ai lu ce libelle, déjà proscrit à Genève et en France, et dont deux ballots ont été saisis. J'envoie un nouveau Mémoire 2 aux seigneurs avoyers et aux seigneurs curateurs, et surtout à notre respectable M. de Freudenreich. L'Académie de Lausanne lui manque formellement de respect en protégeant un libelle contre moi, malgré la bonté qu'il a eue de me recommander à Lausanne, quand il est venu dans ce pays, au nom de l'État. Je vous prie de lire mon Mémoire, qui est entre les mains de M. Freudenreich, et de mettre dans cette affaire toute l'activité de votre zèle prudent et de votre amitié.
Si les jésuites ont comploté, comme on l'assure, l'assassinat du roi de Portugal, ils sont un peu plus coupables que vos gens de Lausanne.

Felices nimium, sua cum bona norint,
Agricolae, etc
.3 

V.»

1D'Arnay .

2 Requête aux magnifiques seigneurs Curateurs de l'Académie de Lausanne

Étant informé que les professeurs de Lausanne croient devoir favoriser le sieur d'Arnay, leur concitoyen et Grasset l'imprimeur, je présente cette requête aux Magnifiques Seigneurs Curateurs et les supplie de me pardonner si elle n'est pas dans les formes que j'ignore .

1° Je déclare et proteste que dans ce libelle infâme il n'y a de toutes choses qu'on m'impute, aucune pièce qui soit de moi, excepté ma déclaration en faveur de la famille Saurin, qui m'a priée de prendre sa défense, et qui conjure très humblement leurs Excellences de daigner empêcher qu'on la couvre d'opprobre , qu'on renouvelle encore dans des libelles anonymes des plaies faites depuis soixante et dix ans, qu'on fasse valoir contre leur père une lettre à lui imputée, que la famille jure n'avoir jamais été écrite .

2° Les cent douze premières pages de ce libelle sont tirées à la vérité de pièces anonymes, ramassées dans d'anciens journaux de Hollande ; je ne les avais jamais lues, et je suis aussi surpris qu'indigné qu'on m'impute dans ces fatras des opinions que je n'ai jamais professées . Ces cent douze pages sont pleines d'injures que je dois pardonner mais que le bon ordre ne peut permettre . On imprime impunément en Hollande, mille scandales que le sage gouvernement de Berne ne souffre pas .

3° La Défense de milord Bolingbroke n'est point de moi mais d'un homme très supérieur à moi, et à qui on doit du respect . Cet écrit n'est point l'ouvrage qu'on m'avait annoncé d'abord ; et quel qu'il soit, je me plains qu'on m'attribue ce que je déclare n'avoir point fait .

Il est dit page 26 de la partie du libelle imprimée en petits caractères, que le roi de Prusse m'a chassé de ses États ; cela est faux ; j'en atteste Sa Majesté le roi de Prusse .

Je proteste et je fais serment qu'une lettre à moi imputée page 17 écrite à M. Thieriot à Paris est falsifiée , et je m'en rapporte au témoignage du sieur Thieriot . J'ajoute qu'il est contre les mœurs d'imprimer les lettres des particuliers .

Je persiste à dire que la prétendue lettre d'une société de Genève est un libelle infâme qu'il est défendu d'imprimer à Genève et qu'il n'y a jamais paru .

Je pourrais demander justice des injures grossières qu'on vomit contre moi dans trente pages de ce libelle, des termes de déiste et d'athée dont on ose se servir ; mais il ne m'appartient que de demander la suppression de cette infamie, et d'attendre le jugement avec confiance et respect.

Voltaire.

N.B.- Deux professeurs de Lausanne liés avec le sieur d'Arnay et Grasset , disent dans leur rapport, qu'il n'y a rien dans le libelle contre l’État et la religion . Vraiment on le croit bien, si le libelle était contre Dieu et l’État, l'auteur mériterait le dernier supplice, mais ce libelle diffame des particuliers qui implorent la justice et la bonté des Magnifiques Seigneurs Curateurs . »

3 Heureux les laboureurs, puisqu'ils connaissent leur bonheur ! Virgile, Georgiques, II,458-459 .

 

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