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09/04/2014

J'ai rempli la vocation de l'homme ; Dieu l'avait créé libre, et je le suis devenu : c'est assurément la plus belle fortune qu'on puisse faire

... Les liens du mariage sont désormais tranchés ... par vocation . De là à dire que c'est une fortune, il y a un grand pas , d'autant plus grand que la pension alimentaire est élevée .

Dieu, libérateur de l'homme, aurait pu prévenir que l'épouse n'est pas désintéressée ...

Aber... Keine Rose ohne Dornen !

 rosa burgundica.jpg

 

 

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de RUFFEY
Aux Délices, ce 3 mars [1759].


Vos rosiers sont dans mes jardins,
Et leurs fleurs vont bientôt paraître.
Doux asile où je suis mon maître !
Je renonce aux lauriers si vains,
Qu'à Paris j'aimai trop peut-être.
Je me suis trop piqué les mains
Aux épines qu'ils ont fait naître.


Je viens de recevoir, monsieur, et de faire planter sur-le- champ vos jolis rosiers de Bourgogne 1; j'y ai mis la main, je les ai baptisés de votre nom : ils s'appellent des Ruffey, et j'en donnerai sous ce nom à mes voisins, qui partageront ma reconnaissance. Pourrais-je me flatter que vous viendrez les voir quelque jour, et que vous n'oublierez pas entièrement ce petit coin du monde que vous embellissez par vos présents? Vous serez probablement dans vos terres cet été ; je viendrais vous y voir si je pouvais abandonner un moment mes maçons et mes charpentiers. Je commence par me ruiner avant de donner mon aveu et dénombrement à la chambre des comptes, qui, probablement, me fera interdire quand elle saura que je dépense vingt mille écus à un château dont la terre ne vaut pas trois mille livres de rente. Il n'en sera pas de même de Tournay : je ne dois rien pour cette acquisition ; j'y suis entièrement libre, et c'était là l'objet de mes tendres vœux. J'ai rempli la vocation de l'homme ; Dieu l'avait créé libre, et je le suis devenu : c'est assurément la plus belle fortune qu'on puisse faire. Ma nièce de Fontaine sera encore plus heureuse que moi : elle aura l'honneur de vous voir, vous et Mme la présidente de Ruffey, à la fin du mois, si vous êtes à Dijon.
Je ne sais si je vous ai mandé que le roi de Prusse m'avait envoyé deux cents vers de Breslau, dans le temps qu'il assemble deux cent mille hommes. On commence déjà à rougir la terre avant qu'elle soit verte : cela est infernal. Les jésuites sont plus infernaux encore, s'ils sont en effet convaincus d'avoir trempé dans le parricide du roi de Portugal. On ne leur jette encore à Paris que des oranges de Portugal à la tête ; mais si le crime est avéré, on leur jettera de grosses pierres.
Adieu, mon cher donneur de roses. Mille respects à Mme de Ruffey et aux roses de son teint.
Senza ceremonie.2 

V.»

1 Rosa burgundica , voir Flore de Bourgogne de Jean-François Durande, 1782, page 196 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65287530/f210.image.r=burgundica

et page 567 : http://books.google.fr/books?id=ysn71sCJ75MC&pg=PA567&lpg=PA567&dq=Rosa+burgundica&source=bl&ots=M3uoMzbab4&sig=ZY8co2nEwjsNINwNgkXfGX5y_DI&hl=fr&sa=X&ei=4nlEU4PpF8nbPfPGgeAJ&ved=0CFEQ6AEwBg#v=onepage&q=Rosa%20burgundica&f=false

ou rosa pimpinellifolia , voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Rosa_pimpinellifolia

Voir Notes relatives à l'histoire de la botanique en Bourgogne, dans Compte rendu de l'académie de Dijon, 1877 ; ces références sont dues à M. Pierre Gras bibliothécaire en chef de la ville de Dijon .

2 Sans cérémonie .

 

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