21/04/2014
comme je trouve cet ouvrage très contraire aux décisions de la Sorbonne et aux décrétales je soutiens que je n'y ai aucune part
... Persiste et signe .
« A Jean-Robert Tronchin
12 mars [1759] aux Délices 1
Mon cher correspondant est supplié de vouloir bien affranchir cette lettre pour mon avocat au conseil, lequel plaide contre un curé, et lequel perdra probablement son procès ; je n'ai point de nouvelles de Lisbonne, et je ne sais quand nous pourrons manger du jésuite ; l'abbé Pernetti soutient toujours que j'ai fait voyager le philosophe Pangloss et Candide , mais comme je trouve cet ouvrage très contraire aux décisions de la Sorbonne et aux décrétales je soutiens que je n'y ai aucune part ; et s'il le faut je l'écrirai au révérend père Malagrada ; je fais toujours bâtir un château plus beau que celui de M. le baron Thunder-ten-tronckh . Il me ruine mais j'espère que les Bulgares n'y viendront point ; j'embrasse mon très cher correspondant de tout mon cœur .
V. »
1 Le même jour [Jean-Louis]Dupan écrivait à Freudenreich : « Candide a été brûlé à Paris par arrêt du parlement . On le dit ici, mais cela n'est pas sût […] M. de Voltaire a acheté la terre de Ferney sous le nom de sa nièce Denis . Sa nièce Fontaine lui devait 50 ou 60 mille francs . Il lui en a fait présent . S'il savait modérer l'intempérance de la langue et de la plume il serait heureux . Il dit que la calomnie lui attribue Candide, et il serait bien fâché qu'on ne l'en crût pas l'auteur . »
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