28/02/2015
ne connaissant rien que je puisse préférer, ni même comparer à la liberté
... La liberté d'opinion se paye au prix le plus fort sur notre globe, l'assassinat est la réponse des faibles d'esprit pour les opposants .
Précisément, il n'est pas bon de s'opposer au clan Poutine, Boris Nemtsov (que j'avoue ne pas connaitre, et j'en ai appris assez peu sur Wiki qui a pourtant réagi en temps réel : http://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Nemtsov) n'en a désormais plus le loisir .
Ces tueurs finiront bien par s'entretuer dès que le moindre profit sera en jeu, et ça ne sera que logique ; qu'ils commencent tout de suite ne me dérangerait pas plus que ça !
Il est aussi Charlie !
« A Louis-Gaspard Fabry
Monsieur,
Messieurs les fermiers généraux me mandent que l'affaire pour l'affranchissement du pays de Gex, est portée au conseil du roi . C'est apparemment M. l'intendant de Bourgogne qui l'y a portée ; en ce cas, l'affaire trainera longtemps , le conseil n'y ayant aucun intérêt, et les fermiers généraux persistant dans leur idée qu'il leur faut un dédommagement considérable ; peut-être si on offrait au roi, dans le pressant besoin où il est d'argent, une somme de cent mille écus , on forcerait les fermiers généraux à recevoir la loi que vous imposeriez ; cette loi deviendrait irrévocable, et le pays serait délivré pour jamais de la vexation insupportable sous laquelle il gémit et vous seriez regardé comme son bienfaiteur .
À l'égard de l'affaire très désagréable de mes blés, messieurs les fermiers généraux m'ont mandé qu'ils ont cassé le directeur et le contrôleur dont je me plaignais . Mais ils m'ont tous deux demandé pardon ; ils ont fait voir évidemment que toute la mauvaise manœuvre venait du brigadier , nommé Crêpet ; cet homme est en effet le plus coupable ; c'est lui qui a dressé le faux procès-verbal, et qui l'a fait signer au directeur . C'est lui, assurément qui doit être le plus puni ; il a pris quatre fois plus de bois dans mes forêts que je ne lui en avais accordé ; et il n'a arrêté illégalement les voitures de mes domestiques que pour se venger du frein que j'avais mis à ses déprédations . Mes gardes affirmeront par serment ce que j'ai l'honneur de vous dire .
Il est d'ailleurs public qu'il fait de la contrebande continuellement . Je serais bien étonné que M. l'intendant de Bourgogne en crût le procès-verbal d'un tel misérable, procès-verbal démontré faux, dressé le 25 et daté du 24, procès-verbal dans lequel il dit contre toute vérité que mes chevaux avaient passé de quatre pas le bureau, ce qui est démenti depuis par tous les témoins . J’étais certainement en règle, puisque le bureau n'a jamais été passé, c'est la loi établie par le conseil, il n'y en a pas d'autre .
On ne peut donc juger ce procès qu'en interrogeant les témoins prêts à déposer que mes domestiques n'ont point passé le bureau . Il faut donc absolument commettre des juges à Gex qui interrogent ces témoins . Tout cela me parait plus clair que le jour ; et il ne me paraît pas moins clair que ces employés sont la ruine de la province .
Je m'en rapporte entièrement à vous, monsieur, sur ces deux objets . Si je n'ai pas une justice complète des employés cela ne m'invite pas à acheter la terre de Tournay ; j'affermerai plutôt celle de Ferney , et je resterai dans la retraite que j'ai choisie, ne connaissant rien que je puisse préférer, ni même comparer à la liberté .
Je me flatte que votre amitié contribuera à me faire jouir de mes terres avec les agréments que j'en espère .
J'ai l'honneur d'être avec bien de l'attachement et de la reconnaissance
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
27è février 1760 aux Délices »
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