24/01/2017
à présent, sans que je me sois presque donné de la peine, l’abondance et la propreté ont pris la place de l'indigence, et des horreurs les plus hideuses
... Ce qu'a fait Voltaire , que ne le font nos gouvernants !
Abondance et propreté, est-ce trop demander ?
Sans vouloir être trop exigeant, d'abord la propreté . C'est alors l'affaire de tous, à la portée de tous . Ne pas salir, éviter la tache , ne pas dégrader simplifient la tâche (qui dit que les accents sont inutiles ? les enseignants et leur ministre : incultes ! ).
Pour l'abondance, nous sommes gâtés ! Non ? pourtant lorsqu'on consulte (NDLR - con-con, c'est voulu ) la liste des candidats à la présidentielle, c'est de surabondance que nous sommes écrasés . Pour l'abondance, voire plutôt le strict nécessaire, circulez, et attendez ; pessimiste ou réaliste , je suis . Pour les autres lendemains qui chantent , attendre un certain temps .
A force de tourner en rond, on déprime .
« A Philibert-Charles-Marie Varenne de Fénille, Commis
de Mgr le Contrôleur général
à Paris
30 janvier 1762, aux Délices
Sans les vers de Corneille que je commente, monsieur, et qui m’empêchent d'en faire, je répondrais aux vers très jolis dont vous m'avez honoré . C'est une grande récompense du peu de bien que j'ai pu faire, de voir qu'un homme de votre mérite veut bien y mettre quelque prix . Il est vrai que la plus horrible misère couvrait la face du petit canton qui m'appartient, et qu'à présent, sans que je me sois presque donné de la peine, l’abondance et la propreté ont pris la place de l'indigence, et des horreurs les plus hideuses . On craignait de se marier, et de faire des malheureux, actuellement, les curés font plus de contrats de mariages que d'enterrements, on est en état de payer au roi le triple de ce qu'on payait auparavant .
Je suis très fermement persuadé qu'il n’y a a point de terre dans le royaume, où l'on ne puisse produire les mêmes avantages . Mais il faudrait pour y parvenir, que les propriétaires voulussent bien quelquefois visiter leurs domaines .
L'Angleterre n'est devenue si fertile et si riche, que parce que tous les seigneurs passent au moins six mois dans leurs terres . Pour moi, monsieur, je ne voudrais sortir des miennes, que pour voir des hommes qui pensent comme vous . Je tâcherais de prendre un moment favorable, pour féliciter monsieur le contrôleur général ; il me semble qu'il a traité l’État comme sa santé . Je l'ai vu chez moi très malade, et on dit qu'à présent il se porte à merveille .
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire. »
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