21/05/2017
Lisez, mon frère ; frémissez, pleurez et agissez
... Ce mot d'ordre est magnifiquement gradué , de l'information au sentiment, puis le point d'orgue : "agissez" . Eh ! oui, agissez , vous qui arrivez, tant au gouvernement qu'à la tête de quelque entreprise que ce soit ! cessez de couper le cheveux en quatre, de gloser sur ce que dit ou fait, ou ferait l'opposition, un syndicat hostile .
Voltaire doit rester un modèle de réflexion, bien entendu, mais n'oublions jamais qu'il fut homme d'action . Alors, fini le sur-place, marchons : AGISSEZ ! AGISSONS !
Ensemble, c'est mieux .
« A Etienne-Noël Damilaville
2 juillet [1762] 1
Lisez, mon frère ; frémissez, pleurez et agissez .
L'infortunée veuve demeure chez les banquiers auxquels vous avez adressé sa requête . Je vous supplie au nom de l'innocence opprimée, de tâcher de faire imprimer cette feuille au profit de cette infortunée veuve . Quand elle n'en aurait que trois louis, ce serait une petite consolation .
M. le marquis d'Argence, près d'Angoulême, a-t-il reçu le paquet ? »
1 Copie ancienne . Damilaville a écrit à V* le 29 juin 1762 : « Je n’ai point vu la veuve Calas, mais elle a été chez M. d'Argental avec M. Élie de Beaumont, son avocat […] On attend une expédition de l'arrête du parlement de Toulouse que l'on a beaucoup de peine à obtenir, et plusieurs autres pièces ; on ne veut rien entamer que toutes les armes ne soient rassemblées ; […] cette malheureuse mère voudrait que ses filles, que l'on retient au couvent à Toulouse, fussent transférées à Paris ; ce désir paraît juste et c'est la première chose que l'on demandera aussitôt qu'il sera convenable d'agir . Tous nos amis sont empressés de seconder les intentions de mon très digne et sublime Maître […] M. d'Argental m'a dit que la pauvre veuve avait l'air accablée de ses malheurs . »
09:35 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.