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06/08/2017

Monsieur, on dit que votre parlement va reprendre ses séances ; je vous prie d’agréer mes sincères compliments

... Et quand vous vous dorerez la pilule, pensez à moi !

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« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Aux Délices, 8 septembre 1762 1

Monsieur, on dit que votre parlement va reprendre ses séances ; je vous prie d’agréer mes sincères compliments ; la paix va enfin être partout, et tout le monde en avait besoin ; pour moi je suis en guerre avec les dix tonneaux, dont je comptais boire ma part à votre santé . Le tempérament de votre vin est trop différent du mien , vous savez que je suis trop maigre, et il s'est mis à être trop gras, il file 2. Je vous demande conseil . Vous devez, monsieur, être le Tronchin du vin ; dites-moi je vous prie, s'il y a du remède et quel remède vous apportez en pareil cas .

Je suis plus malade encore que mon vin, et c'est ce qui fait, monsieur, que je n'ai pas l'honneur de vous écrire de ma main ; je renonce à engraisser, mais si vous pouvez dégraisser mes dix tonneaux, je vous aurai une extrême obligation .

Je comptais avoir l'honneur de vous voir cet automne et d'aller à La Marche ; il faudra que je me borne à vous renouveler de loin le respect et l'attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Oserai-je prendre la liberté de présenter mes respects à monsieur le premier président à à monsieur le procureur général ? »

1 Selon l'édition Mandat-Grancey qui avait imprimé l'initiale après le post-scriptum .

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