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27/01/2019

mais quand j'aurai perdu tous mes sens, je m'intéresserais toujours à vous

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« A Etienne de Champflour d'Allagniat 1

à Clermont

Auvergne

20è janvier 1764 au château de Ferney

par Genève

Votre souvenir, monsieur, me fait toujours un grand plaisir . Notre connaissance date d'environ vingt-deux années 2. Je suis devenu bien vieux et bien infirme, et je ne suis plus qu'un vieux laboureur retiré à sa campagne . Je suis menacé de perdre la vue avant de perdre la vie . Je ne sais guère de condition plus sotte dans le monde que celle d'un vieillard aveugle ; mais quand j'aurai perdu tous mes sens, je m'intéresserais toujours à vous . Mes terres sont malheureusement dans un climat assez triste, quoique dans un très bel aspect . Je vivrai et je mourrai dans le château que j'ai bâti, et où je voudrais bien vous recevoir .

J'ai l'honneur d'être de tout mon cœur, monsieur,votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

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