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25/06/2019

j'ai un si violent mal de gorge que je ne peux dicter, et mes yeux sont si misérables que je ne vois pas ce que j'écris

... Canicule = climatisation à fond = recrudescence de maladies ORL . De "ça me fait suer !" on passe à "j'ai la crève !" , on se fait mettre en arrêt maladie et après ça on ose encore se moquer de ceux qui ralentissent leur activité sous les climats tropicaux !

Et on reporte les épreuves du Brevet pour protéger ces chers bambins, si fragiles qu'ils ne pourraient pas donner le meilleur de leur savoir dans un air au delà de 25°C , alors qu'ils veulent bien s'agglutiner sans limites dans des salles de jeux . Magnifique exemple de ce "bon sens" mis en avant par le  ministre de l'Education, M. Blanquer qui n'en est pas à une ânerie près . Voir le one man show du lèche-cul (avec prompteur, c'est flagrant ! ): https://www.education.gouv.fr/cid143227/canicule-les-epre...

Dans le même temps que le gouvernement ouvre la lutte contre la canicule, une majorité de Français -rois/empereurs de la logique- prépare ses valises pour aller se dorer/cramer sur les plages !   On veut bien se protéger de la chaleur quand il s'agit de travailler ( ou plutôt moins travailler ), mais pas question de faire de même pour les sacro-saintes vacances . Welches vous êtes, Welches vous restez !

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« A Etienne-Noël Damilaville

23è mai 1764 1

Mon cher frère, j'ai un si violent mal de gorge que je ne peux dicter, et mes yeux sont si misérables que je ne vois pas ce que j'écris . Il faut pourtant écrire à mon frère . Si vous avez encore un Corneille je vous demande en grâce d'en faire tenir un à M. de La Harpe chez M. de Chimène, rue des Bons-Enfants près du Palais-Royal . Ce La Harpe donne de grandes espérances . Il est plein d'esprit, de raison et de goût .

Je viens de recevoir le mot de l'énigme de la belle paix entre l'illustre Fréron et moi . Panckoucke m'écrit une longue lettre par laquelle il demande un armistice, et propose des conditions 2. Je vous enverrai la lettre et la réponse dès que j'aurai des yeux ou la parole . Interim écr l'inf.

Bonjour, mon frère , M. Cramer me dit que le dernier ballot doit être arrivé, et qu'il y a exemplaires pour M. le d[uc] de Villars .

Mon cher frère, vous êtes notre consolation . »

1 L'édition de Kehl publie le paragraphe central, mais incorporé dans la lettre du 21 mai 1764, d'après un remaniement provenant de la copie Beaumarchais-Kehl .

2 Voici le texte de cette lettre :

« A Paris le 16 mai 1764

«  Monsieur,

« J'ai trouvé dans le fond de M. Lambert une partie d'édition d'un recueil de vos romans etc... Je désirerais en donner une nouvelle au public en y joignant les Contes de Guillaume Vadé etc. J'ornerai cette édition d'estampes, de culs-de-lampes etc.

« Quoique j'aie acquis , monsieur, par la cession de M. Lambert le droit de réimprimer le recueil de ces romans, je crois devoir vous en demander la permission, et je recevrai comme une grâce celle que vous voudrez bien m'accorder .

«  Il y a bien de l'imprudence sans doute au libraire de L’Année littéraire de vous demander des grâces, mais je vous ai déjà prié de croire, monsieur, que je suis bien loin d'approuver tout ce que fait M. Fréron . Il vous a sans doute donné bien des raisons de le haïr ; et cependant, lui, il ne vous hait point . Personne n'a de vous une si haute estime, personne n'a plus lu vos ouvrages, et n'en sait davantage . Ces jours derniers encore dans la chaleur de la conversation, il trahissait son secret, et disait du fond de son cœur que vous étiez le plus grand homme de notre siècle . Quand il lit vos ouvrages immortels, il est ensuite obligé de se déchirer les flancs pour en dire le mal qu'il n'en pense pas . Mais vous l'avez martyrisé tout vivant par vos répliques ; et ce qui doit lui être le plus sensible, c'est que vous l'avez déshonoré dans la postérité . Tous vos écrits resteront . Pensez-vous, monsieur, que dans le secret il n'ait pas à gémir des rôles que vous lui faites jouer ? J'ai souvent désiré pour votre repos, pour ma satisfaction particulière , et pour la tranquillité de Fréron de voir la fin de ces querelles . Mais comment parler de paix dans une guerre continuelle ? Il faudrait au moins une trêve de deux mois ; et si vous daigniez prendre confiance en moi , vous verriez, monsieur, que celui que vous regardez comme votre plus cruel ennemi, que vous traitez ainsi, deviendrait de votre admirateur secret, votre admirateur public.

« Je suis etc. / Panckoucke »

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