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15/07/2019

Je suis à vos pieds, je vous demande pardon de vous lanterner de ces menus détails . Vous voyez que j'écris de ma main assez lisiblement

...  https://www.lemonde.fr/actualite-medias/portfolio/2019/07...

Il est encore d'autre journalisme que celui de Médiapart, heureusement !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

8è juin , aux Délices, 1764 1

Gabriel Cramer qui sort de chez moi, mon cher frère, me dit qu'il fait donner des exemplaires cornéliens à Mlles Dumesnil , Clairon, Hus, à Lekain et à Brizard . Ainsi frère Thieriot aura cinq exemplaires de moins à gouverner . Je suis à vos pieds, je vous demande pardon de vous lanterner de ces menus détails . Vous voyez que j'écris de ma main assez lisiblement, mais c’est que la fluxion qui était sur les yeux est tombée sur la poitrine .

Dites-moi , je vous prie, mon cher frère, si la Gazette littéraire prend un peu de faveur . Il me semble que cette entreprise pourrait un peu nuire au commerce de maître Aliboron dit Fréron . Je suis enfoncé à présent dans des recherches pédantesques de l'Antiquité . Tout ce que je découvre dépose furieusement contre l'infâme . Ah ! si les frères étaient réunis ! Interim vale et me ama .

N.B. – Je ne sais , mon cher frère, si vous avez donné un Corneille à maître Cicéron de Beaumont . Il doit en avoir de préférence . N'est-il pas un des élus ? Permettez que je mette ici une lettre pour lui .

Il y a un M. Blin de Sainmore qui a fait un joli recueil de vers 2. Il lui faut un Corneille commenté . Je voudrais bien que frère Thieriot me fit l'amitié de le voir, de lui donner de ma part un exemplaire broché . Frère Thieriot pourrait l'engager à donner un supplément des fautes que je n'ai pas remarquées, et à faire en général quelques bonnes réflexions sur l'art dramatique . M. Blin de Sainmore en est très capable . Il demeure chez M. Borde, rue des Capucins ou des Capucines . Allons cher frère Thieriot, démenez-vous dans cette grande affaire . Cher frère donnez un peu de votre zèle à frère Thieriot, qu'il n’épargne pas les frais, nous paierons tout . »

1 L'édition de Kehl qui mêle des extraits de cette lettre et des lettres du 11 juin et du 13 juin 1764 donne ici une date fictive du 13 juin 1764 .

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