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01/09/2019

J'ai recours à votre probité et à vos lumières

... aimerait dire le Parlement britannique à Boris Johnson qui est, à la vérité, très démunis de ces deux qualités . Honni soit qui mal y pense , God save the queen !

 

 

« A François-Louis Jeanmaire

Au château de Ferney en Bourgogne

par Genève 12 juillet [1764]

Je vous prie très instamment monsieur de vouloir bien me mander où en sont les affaires de Mgr le duc de Virtemberg dans la partie que vous régissez 1. Vous savez que j'ai une rente de 28 124 livres de France établie sur Horbourg et Riquewihr, mais monseigneur le duc ayant emprunté depuis peu sur ces terres il est à craindre que ces nouveaux créanciers ne soient préférés et qu'ils ne vous aient fait signifier leur contrat . C'est sur quoi je vous supplie de me donner vos instructions . J'ai recours à votre probité et à vos lumières étant parfaitement

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire de la chambre

du roi »

pour prévenir tout abus, lui faire signifier défense de payer à d’autres qu’à moi

... dit chaque retraité futur au gouvernement, chacun prêchant pour sa pomme .

https://actu.orange.fr/politique/reforme-des-retraites-de...

Le manque de confiance des Français n'est pas une découverte récente, ce cher Georges Brassens l'a déjà décrit , ô tristes sires qui par ailleurs gobent tout ce que leur disent Tweeter et Facebook and Co :

https://www.youtube.com/watch?v=2983kJvYG4E

 

 

« A Sébastien Dupont, Avocat

au Conseil souverain d'Alsace

à Colmar

A Ferney par Genève , 12 juillet [1764] 1

On a recours à ses amis dans l’occasion. Je commence, mon cher philosophe, à recouvrer la vue. Ma fluxion sur les yeux est tombée sur la gorge, et la première chose que j’aie lue de mes yeux dans les nouvelles publiques, c’est que M. le duc de Virtemberg a quitté ses États, que ses affaires sont dérangées, tous les paiements arrêtés. La seconde, c’est que le duc a emprunté beaucoup d’argent sur la terre de Horbourg et de Riquewihr, qui fournissaient jusqu’à présent au paiement d’une rente de 28 000 mille livres que j’ai sur lui, rente qui compose la meilleure partie de mon bien.

Je n’ai d’autres titres qu’une promesse de passer contrat, signée de la main du duc. Je crois même que je vous laissai en partant de Colmar un double de cette promesse. Si vous avez ce double, je vous prie de le faire homologuer 2 au conseil souverain d’Alsace, et de la faire signifier au receveur de Horbourg et de Riquewihr.

Ne pouvez-vous pas même, pour prévenir tout abus, lui faire signifier défense de payer à d’autres qu’à moi, en attendant la signification de la promesse du duc valant contrat ? C’est ce que j’ignore, et ce que je ne propose qu’en cas que votre jurisprudence le permette.

Si vous n’avez pas ce double, mandez-moi, je vous prie, si je dois vous envoyer l’original, ou si je peux 3 me contenter d’envoyer une copie légalisée.

Il est probable, mon cher ami, qu’on est instruit à Colmar de tout ce qui regarde cette affaire. Ayez la bonté de me dire ce que vous en savez, et aimez votre vieil ami

V. »

1 Contreseing « Isac Souchay » ; mentions « de Genève f[ran]co Colmar » et « Franco ».

2 Faire confirmer par des juges et enregistrer au greffe (Furetière).

3 V* a d'abord répété dois .

l’ouvrage pourrait se relever. On ne risque rien à hasarder la révision

... Qu'on se le dise, au gouvernement comme ailleurs, revoir sa copie n'est pas un défaut, en particulier concernant les "nouveaux boulots" .

https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interce...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

12 juillet [1764]

Mes divins anges, je suis plus affligé des rhumatismes dont vous me parlez que de la petite disgrâce de l’ex-jésuite 1. Est-il possible que l’un de mes anges souffre ? cela est bien injuste.

J’ai communiqué au petit défroqué l’histoire de son infortune . Il m’a demandé le secret. Il craint que, s’il était connu, cela ne l’empêchât d’avoir un bénéfice . Mais surtout il vous supplie de recommander le secret à M. de Chauvelin. Il vous demande une grâce, c’est de revenir en requête civile, et de hasarder deux ou trois représentations , car ce pauvre Poinsinet 2 ayant protesté que le délit n’a pas été commis par lui, il se pourra que le public soit moins barbare. Un acteur pourrait annoncer que la pièce n’est point de celui à qui on l’attribuait, et qu’un jeune homme docile en étant l’auteur, et ayant fait quelques changements, on compte sur un peu d’indulgence. Je pense qu’alors l’ouvrage pourrait se relever. On ne risque rien à hasarder la révision. Voyez ce qui est arrivé à Oreste, et même à Zaïre. Vous pourriez, mes anges, en venir à votre honneur , car enfin, si vous croyez la pièce passable, il faut bien qu’elle le soit.

On ne pourra refuser à Lekain, qui a proposé la pièce, de la rejouer . Mais enfin, si la chose était impraticable, en ce cas, je vous supplierais de redemander à Lekain l’exemplaire, et de vouloir bien me le renvoyer pour ce pauvre ex-jésuite.

J’attends tous les jours des livres d’Italie . Je ne perds pas assurément de vue la Gazette littéraire.

N.B.  – Mes anges, ne vous découragez pas sur le drame de l’ex-jésuite, à moins que vous n’y ayez senti du froid, car à cette maladie point de remède. »

1 Octave (Le Triumvirat ), du prétendu  « ex-jésuite », v* lui-même bien sûr, a été représenté le 5 juillet 1764 et c'est le premier échec total de V* à la scène . La pièce est retirée après la cinquième représentation et ne sera pas reprise .