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17/08/2015

Tant qu'il y aura des regardants il y aura des combattants, et il n'y aura que la lassitude du public qui fera tomber les armes des mains

... L'arme pouvant être un ballon, une balle, un puck, un volant, etc. Faute de spectateurs tous les matchs , privés de  supporters seraient automatiquement privés de sponsors et finiraient aux oubliettes . Je ne pleurerai pas si le foot disparait !

 

Mis en ligne le 16/11/2020 pour le 17/8/2015

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

17è août 1760

Mon divin ange, il faut que notre ami Fréron soit en colère , car il ne peut être plaisant . Je viens de voir le récit de la bataille où il a été bien étrillé 1. Le pauvre homme est si blessé qu'il ne peut rire . Si vous pouvez mon cher ange nous rendre le premier acte tel qu'il est imprimé, vous ferez plaisir aux érudits qui aiment qu'on ne retranche rien d'une traduction d'un ouvrage anglais . Il paraît que la petite guerre littéraire n'est pas prête à finir . Tant qu'il y aura des regardants il y aura des combattants, et il n'y aura que la lassitude du public qui fera tomber les armes des mains .
Je crois que Jérôme Carré et frère de la doctrine chrétienne et Catherine Vadé et consorts ont rendu un très grand service à une certaine partie de la nation qui n'est pas peu de chose . Si on avait laissé dire et faire les Pompignan, les Palissot, les Fréron et même les Me Joly de Fleury les philosophes auraient passé pour une troupe de gens sans honneur et sans raison . J'ai écrit une singulière lettre au roi Stanislas en le remerciant du livre que frère Menoux a mis sous son nom . Je l'enverrai à mon ange .

Venons au fait de Tancrède . Je crois qu'il faut bénir la providence de ce qu'elle a permis que M. le duc de Choiseul n'ait pas regardé ce secret comme un secret d’État . Le spectacle en sera si frappant, la situation si neuve, le cinquième acte ( j'entends les deux dernières scènes ) si touchant, Mlle Clairon si supérieure, que vous en viendrez à votre honneur malgré Fréron .

Ici l'auteur s'embarrasse, parce qu'il a un peu de fièvre . Ce n'est pas Fréron qui la lui donne . Il va faire mettre sur un papier séparé de petites annotations pour la chevalerie . »

1 Fréron avait fait lui-même, dans L’Année littéraire du 27 juillet 1760, V, 209-216, sous le titre « relation d'une grande bataille » le récit de la représentation de L’Écossaise . Il y montrait la claque de « l'armée philosophique », avec ses officiers, La Porte, d'Alembert, Marmontel et peut-être d'Argental, s'exclamer d'admiration au seul nom de « Wasp », triompher bruyamment pendant la représentation, et finalement se rendre aux Tuileries pour y chanter un Te Voltarium . Voir aussi la lettre du 16 juillet 1760 dans laquelle Fréron prouve fort habilement par les différents écrits attribués à V*, les Quand, L’Écossaise, Le Pauvre Diable etc . sont trop faibles pour être effectivement de lui .

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