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07/09/2015

je suis indigné qu'on me croie assez timide pour me venger ainsi

... Mis en ligne le 18/11/2020 pour le 7/9/2015

 

 

« Au professeur Théodore Tronchin

[6 septembre 1760]

Mon cher Esculape, vous m'écrivez comme si vous me soupçonniez d'être le chrétien auteur des Dialogues 1. Vous avez trop d'esprit et trop de goût pour ne pas sentir que cette rapsodie ne peut être de moi . C'est outrager le bon goût et moi que de m'attribuer une telle sottise 2. L'auteur est bien lâche de n'oser se nommer, et bien méchamment fou de l'avoir fait imprimer avec un V. à la tête, sous le titre de Genève . Ni vous ni moi n'estimons Vernet . Il y a un Genevois qui s'avise d'imprimer que Vernet est un fripon ; mais je le serais moi, si je vous disais que je ne suis point l'auteur de cette brochure, après l'avoir faite . Je suis fâché pour Genève qu'on soit assez peu connaisseur pour me l'attribuer, et je suis indigné qu'on me croie assez timide pour me venger ainsi de Vernet par une brochure . Ce n'est pas Vernet qu'on outrage par cette feuille, c'est moi , quand on a l'insolence de mettre la première lettre de mon nom au-devant de la feuille . On dit que cela fait beaucoup de bruit ; il est à désirer que celui qui a abusé de mon nom, soit connu . Souvenez-vous je vous en prie mon cher Esculape que je vous ai mandé que je souhaitais que l'on brûlât l'ouvrage, et qu'on punît le libraire et l'auteur . Mme Denis est aussi indignée que moi . Nous croyons connaître l'auteur, mais nous sommes plus sages que lui . »

1 Ce soupçon de Tronchin fait pressentir l'hostilité qui va se développer peu à peu en lui à l'égard de V*, et qui se manifestera à la mort de ce dernier .

2 V* a d'abord écrit cette, remplacé par une telle .

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