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29/04/2021

Je m’applaudis tous les jours de m'être éloigné de cette ville où la concorde n’habitera jamais, et d'avoir choisi une petite retraite

... Certes il y a une place pour la Concorde, mais c'est une arlésienne , que l'on n'a aucune chance de croiser ni à pieds, ni a cheval, ni en trottinette, ni bien entendu en voiture . Elle a vu plus de 1100 guillotinés , ça fait peur quand même ! De quoi continuer à en perdre la tête . Paris , temple des râleurs ! Il y a pourtant de belles choses à voir ... mais si peu de Parisiens paisibles .

Une exécution capitale, place de la Révolution, peinture de Pierre-Antoine Demachy (vers 1793)

... Non, sire , c'est une révolution !

https://www.hotel-de-la-marine.paris/L-Hotel-de-la-Marine...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

8è janvier 1766

Dieu vous préserve, mes divins anges , de lire le mémoire genevois que vous trouverez c-joint 1 ; donnez-le si vous voulez à l'avocat consultant qui peut dévorer cet ennui . Les choses se sont un peu aigries à Genève depuis que je ne m'en mêle plus . Ce n’est pas la faute de M. Hennin qui a toujours paru tenir la balance égale , il ne faut s'en prendre qu'à deux ou trois petits événements qui ne feraient pas une nouvelle dans la place Maubert 2, et qui ont ulcéré le cœur des citoyens de Genève . Je m’applaudis tous les jours de m'être éloigné de cette ville où la concorde n’habitera jamais, et d'avoir choisi une petite retraite en Suisse, où je vais quelquefois passer les beaux jours .

Je vous supplie , mes anges, de vouloir bien engager M. Marin à empêcher les libraires d'imprimer les tristes vers que j'ai faits sur un événement fort triste . J'ai assez parlé de Henri IV en ma vie sans ennuyer encore ses mânes .

Ce pauvre Lekain me fend le cœur ; la pension devait être à lui, ou ni vous ni moi ne nous y connaissons . Je vois que l'humeur décide souvent des petites affaires comme des grandes . Nous attendons ici Pierre Corneille ; il ne manquera pas de nous faire quelque tragédie pour notre petit théâtre . S'il fait des vers comme sa fille les récite nous aurons beaucoup d'applaudissements . Nous espérons avoir Virginie quand le grand deuil et le grand froid seront passés 3 ; nous l'essaierons à huis clos , car il faut voir les choses en place pour en bien juger .

Mettez-moi, je vous prie, au bout de vos ailes, et de celles de M. le duc de Praslin. »

 

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