12/03/2023
Je n'ai rien oublié de ce qui peut servir à l'honneur de ma patrie et à celui de la vérité
... Garde à vous ! Fermez le ban ! Rompez !
Les quatre ans à tenir/venir ne vont pas être marrants , au train où l'on va .
« A Etienne-Noël Damilaville
5 auguste 1767 1
Mon cher ami, Lacombe me mande qu'il imprime le mémoire 2 que je n'avais présenté qu'au vice-chancelier, aux ministres, et à mes amis. Je compte même en mettre un beaucoup plus grand et plus instructif à la tête de la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV. Cette nouvelle édition, consacrée principalement aux belles-lettres et aux beaux-arts, est augmentée d'un grand tiers. Je n'ai rien oublié de ce qui peut servir à l'honneur de ma patrie et à celui de la vérité. J'espère que cet ouvrage, aussi philosophique qu'historique, aura l'approbation des honnêtes gens. Mais si M. Lavaysse veut que ce monument, que je tâche d'élever à la gloire de la France, ne soit point souillé 3 par la réfutation des calomnies de La Beaumelle, il ne tient qu'à lui d'engager le libraire à en suspendre la publication, jusqu'à ce que celui qui a outragé si longtemps et si indignement la vérité et moi reconnaisse sa faute et s'en repente. Je ne peux qu'à ce prix abandonner ma cause ; il serait trop lâche de se taire quand l'imposture est si publique.
Je suis très affligé que le coupable soit le beau-frère de M. de Lavaysse mais je le fais juge lui-même entre son beau-frère et moi. Je vous prie de lui envoyer cette lettre, et de lui témoigner témoigner toute ma douleur.
Je vous embrasse bien tendrement.
V. »
1 Edition de Kehl .
2 Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/365
Sur ce mémoire, voir lettre Besterman, D 13358 . Pour sa part Wagnière écrit à Damilaville le 5 août 1767 que ce mémoire le « au désespoir » parce qu' « on a été puni pour ce dont on se plaint. »
3 Les éditions donnent ne soit point impri[mé avec […].
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