Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/08/2024

J’ai actuellement un chaos à débrouiller, et dès qu’il y aura un peu de lumière, les rayons seront pour vous

... Information macronienne à tous ses opposants qui tirent la langue en attendant la nomination du nouveau ou nouvelle premier.e ministre  . Comme il est prévu que ça soit mi-août, nous aurons donc une nouvelle assomption, laïque celle-ci .

images.jpg

Voilà où nous en sommes

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

27è janvier 1769 à Ferney, à Genève 1

Vous m’avez la mine, mon ancien ami, d’avoir bientôt vos soixante et dix ans, et j’en ai soixante et quinze : ainsi vous m’excuserez de n’avoir pas répondu sur-le-champ à votre lettre.

Je vous assure que j’ai été bien consolé de recevoir de vos nouvelles, après deux ans d’un profond silence. Je vois que vous ne pouvez écrire qu’aux rois, quand vous vous portez bien. J’ai perdu mon cher Damilaville, dont l’amitié ferme et courageuse avait été longtemps ma consolation. Il ne sacrifia jamais son ami à la malice de ceux qui cherchent à en imposer dans le monde. Il fut intrépide, même avec les gens dont dépendait sa fortune 2. Je ne puis trop le regretter, et ma seule espérance, dans mes derniers jours, est de le retrouver en vous.

Je compte bien vous donner des preuves solides de mes sentiments, dès que j’aurai arrangé mes affaires. Je n’ai pas voulu immoler Mme Denis au goût que j’ai pris pour la plus profonde retraite ; elle serait morte d’ennui dans ma solitude. J’ai mieux aimé l’avoir à Paris pour ma correspondante que de la tenir renfermée entre les Alpes et le mont Jura. Il m’a fallu lui faire à Paris un établissement considérable. Je me suis dépouillé d’une partie de mes rentes en faveur de mes neveux et de mes nièces. Je compte pour rien ce qu’on donne par son testament ; c’est seulement laisser ce qui ne nous appartient plus. Dès que j’aurai arrangé mes affaires, vous pouvez compter sur moi. J’ai actuellement un chaos à débrouiller, et dès qu’il y aura un peu de lumière, les rayons seront pour vous.

Je vous souhaite une santé meilleure que la mienne, et des amis qui vous soient attachés comme moi jusqu’au dernier moment de leur vie.

V. »

1 Original dont la date est étrange ; édition Kehl.

2 Ceci est un reproche voilé à Thieriot qui vient d'écrire à V* en quémandeur  ( voir lettre du 13 janvier 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7456 )

et sans s'excuser de sa désinvolture passée à l'égard de son ami V* : « […] il n’y avait que M. de Voltaire à qui je pusse demander avec plaisir, et de qui je pusse recevoir de même. . »

Écrire un commentaire