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08/08/2024

Le plaisir l’emporte sur la peine

... Je le souhaite à tous ceux qui nous enthousiasment , émeuvent, réjouissent, déçoivent parfois, tous ces sportifs qui nous donnent un spectacle rare, unique même, pour ces J.O. 2024.

 

 

« A Jean-Chrysostome Larcher, comte de La Touraille

29 janvier [1769] à Ferney 1

Je ne sais pas, monsieur, pourquoi vous dites à M. le duc de Choiseul qu’il marche dans la carrière des Colbert 2. Je ne le soupçonne point du tout être homme de finances ; je crois qu’il ne marche que dans la carrière des Choiseul . Il est plus fait pour jeter son argent par la fenêtre que pour en lever sur les peuples ; il aura des armées brillantes et bien disciplinées, les payera qui pourra. Mars n’aurait pas trouvé bon qu’on l’appelât Plutus.

Cependant vos vers sont jolis. Je vous en remercie de tout mon cœur, et je vois avec grand plaisir que vous êtes partisan du bon goût en aimant Lully et Rameau. Je suis un peu sourd, je ne puis guère m’intéresser à la musique. Je suis aussi fort en train d’être parfaitement aveugle, mais je puis encore lire les ouvrages d’esprit. Le plaisir l’emporte sur la peine. C’est un sentiment que vous m’avez fait éprouver par la petite brochure 3 que vous avez eu la bonté de m’envoyer.

Agréez, monsieur, mes très sincères remerciements, et daignez me mettre aux pieds de monseigneur le prince de Condé.

V. »

1 Copie contemporaine ; édition « Lettres de Voltaire », Journal de Lyon du 21 juillet 1784 qui, comme le manuscrit porte1768 dans la date de cette lettre . Elle est de 1769 comme le prouve notamment l'allusion à Lucile ( Brenner 8861 ), opéra-comique de Marmontel, musique de Grétry qui fut joué au Théâtre Italien le 5 janvier 1769 et qui fournit à La Touraille l'occasion d'écrire une brochure intitulée : Lettre à M. de Voltaire sur les opéras philosophi-comiques, où l'on trouve la critique de Lucile, 1769 , de la même période date la publication de la Lettre à l'auteur d'une brochure intitulée Réponse à la Défense de mon oncle, 1769, de lui également.

Voir : https://en.wikipedia.org/wiki/Lucile_(opera)

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5833035w

et : https://fr.wikisource.org/wiki/La_D%C3%A9fense_de_mon_oncle/%C3%89dition_Garnier/Avertissement_de_Decroix

 

Voir aussi la note de Beuchot , édition Garnier : Cette lettre a été imprimée sous la date du 29 janvier 1768 dans le Journal de Lyon, 1784, page 236 ; et dans le tome II du Supplément au recueil des lettres de M. de Voltaire, publié par Auger, en 1808. Mais dans le Nouveau Recueil de gaieté et de philosophie, publié par La Touraille en 1785, deux volumes in-12, on trouve à la page 137 du tome Ier une Épître à M. le duc de Choiseul, datée du 1er septembre 1768, et commençant ainsi :

Vous qui marchez dans la carrière
Des Périclès et des Sulli, etc. 

La lettre où Voltaire rappelle cette épître ne peut donc être de janvier 1768. (Beuchot.)

2 Ce n’est pas de Colbert, mais de Périclès et Sully que parle La Touraille en corrigeant ce vers;

.Vous qui marchez dans la carrière
Des Périclès et des Sullys,
etc. 

Voir J.-C. Larcher, comte de La Touraille : Nouveau recueil de gaîté et de philosophie, 1785 , I, 137 : https://archive.org/details/bim_eighteenth-century_nouveau-recueil-de-gait_la-touraille-jean-chrys_1785_1/page/136/mode/2up

3 Ce doit être la Lettre à M. de Voltaire sur les opéras philosophi-comiques, où l’on trouve la critique de Lucile, comédie en un acte et en vers, mêlée d’ariettes, 1769, in-12 de 68 pages. Mais cette brochure ne dut guère paraître qu’en mars ; c’est donc à ce mois qu’il fallait placer la lettre de Voltaire. (Beuchot).

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