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11/11/2025

Il est bon de mettre de grands intervalles dans les affaires : cela donne le temps de réfléchir, et prévient les fausses démarches

... Réfléchir, oui, éviter les fausses démarches, non , nos gouvernants en sont la preuve et leurs opposants ne sont pas meilleurs , plutôt pires en vérité . LFI et RN : pénibles !

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

6è juin 1770 à Ferney

Mon ancien ami, comme il y a un an que je n’ai reçu de vos nouvelles 1, j’ignore si vous demeurez aux Incurables ou au faubourg Saint-Antoine 2.

Je suppose que vous n’avez appris la mort de votre frère qu’au bout de trois mois, et que, dans deux ans, vous me manderez si vous avez touché quelque chose de sa succession. Il est bon de mettre de grands intervalles dans les affaires : cela donne le temps de réfléchir, et prévient les fausses démarches.

Vous avez peut-être rencontré depuis votre dernière lettre, c’est-à-dire depuis quinze mois, les héritiers de l’abbé de Châteauneuf, qui se sont arrangés avec vous pour le dépôt de la belle gardeuse de cassette 3. Vous vous êtes accommodé sans doute avec l’assemblée du clergé, afin que, dès qu’elle sera dissoute, on puisse produire M. Billard et l’abbé Grizel sous le nom de M. Garant. Je crois qu’on mettra partout Philosophie à la place de Théologie, pour ne point effaroucher les âmes timorées. M. d’Argental et M. Marin se chargeront de vos intérêts : car, si on s’en remettait à vous, nous n’en saurions des nouvelles que dans trois ans. Vous saurez que, dans trois ans, j’en aurai environ quatre-vingts, s’il plaît à Dieu.

Je suppose que vous recevrez ma lettre en quelque endroit de ce monde que vous soyez gîté ; je vous adresse celle que je dois à M. de Salse 4. Quelque louange que je lui donne, je ne lui ferai pas la moitié du plaisir qu’il m’a fait.

Faites bien mes compliments, je vous prie, à M. de Montmercy 5. Portez-vous bien, vivez longtemps, et aimez-moi. »

1 La dernière lettre de Thieriot date du 26 octobre 1769 .

2 Ce sont deux hôpitaux parisiens de ce temps .

3 Lue à la Comédie Française, où Diderot l'avait présentée, la comédie Le Dépositaire a été « rejetée avec mépris » (Mémoires secrets, de Bachaumont , 7 février 1770 : https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_secrets_de_B... ).

5 Claude Germain Le Clerc de Montmercy. Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65165379

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