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26/12/2025

un homme du monde aimable

... A part moi *, je n'en vois point d'autre !

L'auteur a la grosse tête : trop de champagne et de bière sans doute .

 

 

 

« A George Gray etc.

Poland street

London

13è juillet 1770 à Ferney 1

Monsieur, je vous remercie de l’honneur, et encore plus du plaisir que vous m’avez fait. J’ai toujours pensé que l’aventure de la pomme ne méritait qu’une plaisanterie in dogrel rhimes 2 .  J’aime mieux la servante Vixen qu’un ennuyeux ange Gabriel et qu’un vilain diable qui disent toujours la même chose. The Paradise lost 3 est l’ouvrage d’un fanatique éloquent, et le vôtre 4 est d’un homme du monde aimable ; je salue de loin le premier, et j’aimerais fort à vivre avec l’autre.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »

1 Original sur papier rose,marque de service « franco Engen », cachet constitué d'un signe illisible au-dessus de 30, le tout dans un cercle ; éd. The Manchester Guardian 27 mars 1880.

2 Les doggerel rimes sont des vers boiteux.

3 De Milton ; Paradis perdu : John Milton - Le paradis perdu

4George Gray : A Turkish tale, in five cantos : https://archive.org/details/bim_eighteenth-century_a-turkish-tale-in-five-_gray-george-of-southwi_1770/page/n5/mode/2up

George Gray, membre du conseil de Calcutta, avait écrit, pour l’amusement de la comtesse de Strathmore, une sorte de parodie du Paradis perdu de Milton, qui était intitulée Turkish Tale (conte turc) ; il l’avait envoyé à Voltaire.

Ce billet, jusque-là inconnu, a été imprimé, à l’occasion de la présente édition, dans le Manchester Guardian du 27 mars 1880, d’après l’original, qui est à la Free Library de Manchester. M. Brunetière a eu l’obligeance de le détacher pour nous des pages de ce journal.

 

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