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16/02/2017

Celui-là a non seulement perdu les yeux, mais les mains. J’entends les mains avec lesquelles on donne : car pour celles avec lesquelles on prend, il en a plus que Briarée

... Il me semble bien que ça me rappelle quelqu'un qui prétend obtenir la fonction présidentielle , apparemment soutenu par son ex-patron qui boit du petit lait devant cette situation : l'union de deux loosers, tableau remarquable où l'on ne sait plus lequel est le plus détestable, l'avidité de l'un égalant la servilité de l'autre prêt à courber l'échine -il en a pris l'habitude-  pour tenter de l'emporter ; vous saurez faire le casting sans peine .

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 Looser donnant la leçon : deux faux jetons .

 

 

« A François-Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

à son château de Dirac

par Angoulême

A Ferney 26 février 1762

Je ne savais où vous prendre, monsieur ; vous ne m’avez point informé de votre demeure à Paris . Je ne pouvais vous remercier ni de votre souvenir ni de votre excellent pâté. Je vous crois actuellement dans votre château ; le mien est un peu entouré de neige. Je crois le climat d’Angoulême plus tempéré que le nôtre ; et je vous avoue que si je m’applaudis en été d’avoir fixé mon séjour entre les Alpes et le mont Jura, je m’en repens beaucoup pendant l’hiver. Si on pouvait être Périgourdin en janvier et Suisse en mai, ce serait une assez jolie vie. Est-il vrai que vous avez des fleurs au mois de février ? pour moi, je n’ai que des glaces et des rhumatismes.

Je reçois, dans ce moment, monsieur, votre lettre du 13 Février . Je vois que je ne me suis pas trompé. Je vous tiens très heureux d’être loin de toutes les tracasseries qui affligent Paris, la cour, et le royaume. Je n’ai point encore vu le mémoire de M. le maréchal de Broglie 1, mais j’augure mal de cette division. Voici un petit mémoire en faveur des jésuites 2; j’ai cru qu’il vous amuserait . On me mande que madame de Pompadour est attaquée d’une goutte sereine 3 qui lui a déjà fait perdre un œil, et qui menace l’autre. L’Amour était aveugle, mais il ne faut pas que Vénus le soit. Il y a un autre dieu aveugle, c’est Plutus 4. Celui-là a non seulem[ent]5 perdu les yeux, mais les mains. J’entends les mains avec lesquelles on donne : car pour celles avec lesquelles on prend, il en a plus que Briarée 6. J’ai fait  une très grande perte dans l’impératrice de Russie, et je ne la réparerai pas . Elle m’accablait de bontés. Elle venait de souscrire pour deux cents exemplaires en faveur de mademoiselle Corneille. La philosophie console de tout ; et il n’y a de philosophie que dans la retraite. Jouissez de la vôtre, jouissez de vous-même, et conservez-moi vos bontés. »

1 Le 18 février 1762 le roi avait écrit au duc de Broglie : « Ayant jugé que la forme et le fond de la démarche que vous avez faite en me présentant un mémoire sur les événements de la campagne dernière étaient aussi contraires au bien de mon service que d'un mauvais exemple dans mon royaume, je vous en marque mon mécontentement en vous ôtant le commandement de ma province d'Alsace et en vous ordonnant de partir pour votre terre de Broglie [...] » . Voir la Correspondance secrète du comte de Broglie avec Louis XV, 1956, éditée par D. Ozanam et M. Antoine . En fait la décision communiquée par le roi représentait la victoire de la faction Soubise sur le clan des Broglie , à l'occasion de sa brouille avec le maréchal d'Estrées .

3 La goutte sereine est une maladie qui prive de la vue par la paralysie du nerf optique .

5 Le papier a été abimé par le cachet .

 

15/02/2017

je vous prie d'écrire à l'un de vos correspondants de Paris de porter dix louis d'or chez la mère de Mlle Corneille qui a été malade

... Pourquoi j'aime Voltaire me demande-t-on parfois ? entre autres pour ses actions, ses bonnes actions, ses BA comme disent les scouts . Pour son état d'esprit aussi . Pour tout dire, c'est un homme aimable .  Résultat de recherche d'images pour "voltaire donateur"

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 25 février 1762]

Mon cher Gabriel je vous prie d'écrire à l'un de vos correspondants de Paris de porter dix louis d'or chez la mère de Mlle Corneille 1 qui a été malade , elle demeure rue Saint-Denis ou Saint-Martin . On peut aisément distraire dix louis de l'argent des souscriptions destinées au soulagement de la famille .

Mme Corneille demeure aux dames de la Trinité rue du Petit-Reuilly, faubourg Saint-Antoine . Je recommande cette bonne œuvre à mon cher Gabriel qui est actif en ces occasions . Nous réitèrerons ces petits secours .

Il sera d’ailleurs nécessaire de faire parler aux seigneurs souscripteurs, comme princes ducs et autres pour leur contingent, avant que la campagne s'ouvre ; et longtemps avant .

Plus Caro Gabriele est prié d'avoir réponse de Vaillant à ce petit billet ci-joint .

Plus point de nouvelles sur Héraclius 2. »

1 La seule trace d'un paiement à Mme Corneille figure aux archives de Genève, Commerce F57 ( grand livre des Cramer f° 163) et il s'agit précisément de 144 francs de Genève, soit dix louis .

2 L'Héraclius de Calderon .

 

14/02/2017

Il est juste que je travaille un peu pour mon plaisir

... Voltaire en vaut la peine, et Mam'zelle Wagnière le sait/fait aussi .

 

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« A Henri Lambert d'Herbigny, marquis de Thibouville

25 février [1762] 1

Non, cela n’est pas vrai, avec le respect que je vous dois . Vous n’avez point lu Cassandre . Vous avez lu, monsieur le marquis, une esquisse de Cassandre, à laquelle il manque cent coups de pinceau, et dont quelques figures sont estropiées . Dieu seul peut créer le monde en huit jours ; mais je n’ai pu créer que le chaos . Ce n’est pas sans peine que je crois enfin l’avoir débrouillé . Cassandre et Olympie n’intéressaient pas assez, et toutes les critiques qu’on peut faire n’approchent pas de celle-là . C’est l’intérêt de ces deux amants qui doit être le pivot de la pièce, sans préjudice de vingt autres détails . La première chose qu’il faut faire est donc que M. d’Argental ait la bonté de me renvoyer l’original, sur lequel on recollera proprement une soixantaine de vers absolument nécessaires ; ensuite Mlle Clairon verra peut-être que le rôle d’Olympie est plus intéressant que celui d’Electre, qu’elle a joué quand mademoiselle Dumesnil a joué Clytemnestre .

Au reste, j’ai très peu d’empressement pour donner cette pièce au théâtre . Nous allons la jouer à Ferney . Il est juste que je travaille un peu pour mon plaisir et pour celui de madame Denis. Si je livrais cette pièce aux comédiens, je ne voudrais pas leur abandonner la part d’auteur, comme j’ai fait dans les pièces précédentes. Je voudrais que cette part fût pour mademoiselle Clairon, mademoiselle Dumesnil, et Lekain. Mais nous n’en sommes pas là . Il faudrait que je fusse à Paris pour diriger cette pièce, qui est toute d’appareil et de spectacle, et qui d’ailleurs n’est guère du ton ordinaire . Le ridicule est fort à craindre dans tout ce qui est hasardé . Mais il est impossible que j’aille à Paris . Ni mon goût, ni mon âge, ni ma santé, ni Corneille, ne le permettent. Je me vois avec douleur privé de la consolation de vous revoir : car vous ne quitterez point le théâtre de Paris pour celui de Ferney. Conservez-moi vos bontés, et soyez sûr que j’en sens tout le prix .

V. »

1 La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue .

 

Iriez-vous leur donner des coups de bâton à l'autel ? n'attendriez-vous pas qu'ils allassent de l'église au bordel ? Vous ne savez pas combien les cérémonies de l’Église sont respectables

... Il en est de certains chrétiens d'aujourd'hui, comme de certains chrétiens d'hier si dignes de moqueries voltairiennes . Suivre la loi n'est pas toujours suffisant pour être un honnête homme , époux d'une honnête femme, père d'honnêtes enfants tous prêts à aider papa dans le besoin et grossir le pécule familial .

That's life ! Le temps de l'église est dépassé, l'heure du bordel est arrivée . Gare aux MST .

 

 Trop loin ? Précisément , il est à La Réunion (aux frais de Marianne ), ça fait un requin de plus dans l'océan Indien .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

Ferney 25 février [1762] 1

Mon cher universel, vous avez le nez fin et c'est pour cela que j'ai voulu que vous lussiez icelle 2. Mais après avoir mandé à Mme de Fontaine de vous donner cette corvée, je lui mandai de n'en rien faire, attendu que j'ai le nez fin aussi, et que je m'étais très bien aperçu que Cassandre et Olympie ne remuaient pas comme ils doivent remuer . J'avais, Dieu et le duc de Villars m'en sont témoins, j'avais broché en six jours cette besogne . Il n'appartient qu'au Dieu de Moïse de créer en six jours un monde . J'avais fait le chaos . J'ai débrouillé beaucoup, et voilà pourquoi je ne voulais plus que vous vissiez mon ours avant que je l'eusse léché . Toutes vos critiques me paraissent assez justes . Ce n'est pas peu pour un auteur d'en convenir . Il n'y en a qu'une qui me paraît mauvaise . Vous voulez qu'un homme qui est à la porte d'une église interrompe une cérémonie qu'on fait dans le sanctuaire et à laquelle il n'a nul droit , nul prétexte de s'opposer . On voit bien que vous n'allez jamais à la messe . Je suppose que vous vissiez Fréron et Chaumeix etc. communier à Notre-Dame . Iriez-vous leur donner des coups de bâton à l'autel ? n'attendriez-vous pas qu'ils allassent de l'église au bordel ? Vous ne savez pas combien les cérémonies de l’Église sont respectables . Il y a encore d'autres remarques sur lesquelles je pourrais disputer, mais le grand point est d'intéresser . Tout le reste vient ensuite .

J'ai choisi ce sujet moins pour faire une tragédie que pour faire un livre de notes à la fin de la pièce, notes sur les mystères, sur la conformité des expiations anciennes et des nôtres, sur les devoirs des prêtres, sur l’unité d'un dieu prêchée dans tous ses mystères, sur Alexandre et ses consorts, sur le suicide, sur les bûchers où les femmes se jetaient dans la moitié de l'Asie . Cela m' a paru curieux , et susceptible d'une hardiesse honnête . Meslier est curieux aussi . Il part un exemplaire pour vous . Le bon grain était étouffé dans l'ivraie de son in-folio . Un bon Suisse a fait l'extrait très fidèlement, et cet extrait peut faire beaucoup de bien . Quelles réponse aux insolents fanatiques qui traitent les sages de libertins ! Quelle réponse (misérables que vous êtes) que le testament d'un prêtre qui demande pardon à 3 Dieu d'avoir été chrétien ! Le livre de Mords-les 4 sur l'inquisition me met toujours en fureur . Si j'étais Candide un inquisiteur ne mourrait que de ma main .

Mlle Corneille est bien élevée . Il faut remercier Dieu d'avoir arraché cette âme à l'horreur d'un couvent !

Je fais un peu de bien dans la mission que le ciel m'a confiée . Ô mes frères travaillez sans relâche, semez le bon grain, profitez du temps, pendant que nos ennemis s'égorgent.

Mme Denis est très contente de votre musique .

Quoi, Meslier en mourant aurait dit ce qu'il pense de Jésus, et je ne dirais pas la vérité sur vingt détestables pièces de Pierre ! et sur les défauts sensibles des bonnes ! Oh par Dieu je parlerai . Le bon goût est préférable au préjugé . Salva reverentia 5.

Écrasez l'infâme je vous en conjure . »

1 La lettre à laquelle répond ici V* n'est pas connue .

2 La pièce qui deviendra Olympie .

3 à ajouté au dessus de la ligne sur le manuscrit .

4 L'Abbé Morellet qui a traduit le Manuel des inquisiteurs de Nicolaus Eymericus (1762).

5 En respect .

 

13/02/2017

Oui je suis innocent au jugement des dieux, Devant le monde entier, mais non pas à mes yeux

... Aussi vous présentais-je mes excuses, au mieux,

    Au pire, restant lâchement  avide de vos voeux .

François Fillon, Pénélopegate , I, 1 .

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Clair comme de l'encre de seiche !

 

 

 

«A Charles-Augustin Ferriol, comte d' d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

A Ferney 24 février 1762 1

Humble réponse à l’édit de mes anges donné rue de la Sourdière, 16 Février.

La créature V. fera ponctuellement tout ce que ses anges lui ont signifié.

Il enverra lettres, déclarations conformes à leur sage et bénigne volonté, et ne fera pas comme le parlement de Bourgogne, qui cesse ses fonctions parce qu’il croit qu’on lui a dit des injures.

Il n’attend que la pièce pour la faire repartir sur-le-champ avec force corrections ; il avise ses divins anges qu’on a plus étendu, plus circonstancié le meurtre de Cassandre, qui doit s’exécuter au sortir du temple, afin que nul ne soit surpris de voir que la pauvre Olympie, après avoir précédemment prié Cassandre de vider le temple, lui dise tout effarée de n’en pas sortir. Si mes anges s’y sont mépris, bien d’autres s’y méprendraient.

Quant au local, je ne vous entends point, ou vous ne m’entendez pas, et, dans l’un et l’autre cas, c’est ma faute. Peut-être a-t-on oublié dans la copie de marquer que le temple est fermé à la première scène du quatrième 2 acte, et ouvert ensuite. C’est au pied d’un autel, et près d’une colonne, que Cassandre trouve Olympie ; ils se parlent vers cet autel qui est dans le temple. Si les acteurs n’ont pas la voix assez forte pour se faire entendre de l’intérieur de ce temple, ce n’est pas ma faute . S’ils avancent un peu dans le parvis, le public suppose toujours qu’ils sont dans l’intérieur, et, tant qu’il voit le temple ouvert, il est assez sous-entendu que la scène est dans ce temple. Jamais l’unité du lieu n’a été plus rigoureusement observée. Il serait à souhaiter que la façade du temple ne laissât que huit 3 pieds pour le vestibule, que, les portes du temple étant ouvertes, les acteurs ne s’avançassent jamais jusque dans ce vestibule ouvert, jusque dans ce parvis. Mais, encore une fois, si leur voix alors ne faisait pas assez d’effet, il faudrait bien leur passer de s’avancer deux ou trois pas dans ce parvis. Je soupçonne que vous avez cru que la porte du temple devait être, comme à l’ordinaire, dans le fond du théâtre ; mais non, elle est sur le devant. Imaginez qu’au premier acte la toile se lève ; on voit sur le bord du théâtre la façade d’un temple fermé . Sostène est à la porte du temple ; cette porte s’ouvre. Dès que la toile est levée, Cassandre sort du temple pour parler à Sostène, et la porte se referme incontinent, après avoir laissé voir au spectateur deux longues files de prêtres et de prêtresses couronnés de fleurs, et une décoration magnifiquement illuminée au fond du sanctuaire. L’œil toujours curieux et avide est fâché de ne voir qu’un instant ce beau spectacle ; mais il est ravi lorsqu’à la troisième scène il voit la pompe de la cérémonie du mariage dans ce temple, et Antigone qui frémit de colère à la porte.

Il ne s’agit donc que de marquer en marge expressément les endroits où les acteurs doivent être.

Il serait à souhaiter qu’on pût représenter une place, un parvis, un temple ; mais, puisque dans nos petits tripots parisiens nous ne pouvons imiter la magnificence du théâtre de Lyon, il faut suppléer comme on peut à notre mesquinerie. On fermera donc le temple au commencement du quatrième acte, et Cassandre et Antigone, qui étaient dans l’intérieur à la fin du troisième, seront dans le vestibule ou parvis au commencement du quatrième ; ils seront prêts à fondre l’un sur l’autre, partant chacun de la première coulisse, le grand-prêtre et sa suite au milieu. Cela doit faire un très beau spectacle. Tout parle aux yeux dans cette pièce, tout y forme des tableaux, tantôt attendrissants, tantôt terribles.

Ce genre un peu nouveau demande le plus grand concert de tous les acteurs et du décorateur, et ce n’est peut-être pas l’ouvrage de six jours.

Un des tableaux les plus difficiles à exécuter est celui où Statira est mourante entre les mains d’Olympie, qui, embrassant sa mère et repoussant Cassandre, appelant du secours, et craignant en même temps pour son amant et pour sa mère, doit exprimer un mélange de mouvements et de passions qui ne peut être rendu que par une actrice consommée. Le tableau du cinquième acte est d’une exécution encore plus difficile ; ainsi j’avoue avec mes anges qu’il y a que mademoiselle Clairon qui puisse jouer Olympie. Il me semble qu’elle a pour elle le premier acte, le quatre et le cinq ; Statira n’en a que deux où elle efface sa fille. De plus, on peut donner à la pièce le nom d’Olympie afin que mademoiselle Clairon ait encore plus d’avantages, et paraisse jouer le premier rôle.

J’avouerai encore, après y avoir bien pensé, qu’il vaut mieux ne point donner la pièce au théâtre que de la hasarder entre des mains qui ne soient pas exercées et accoutumées à faire approcher celles du parterre l’une de l’autre.

J'imagine qu'avec un Cassandre bien emporté, bien tendre, bien égaré, avec un Antigone insolent, un hiérophante rempli d'onction, Mlle Dumesnil n’ayant bu que bouteille 4

Je rouvre ma lettre pour vous dire que

J'ai tué Statira ! Mais c'est dans les combats,

C'est en sauvant mon père, en lui prêtant mon bras,

C'est dans l'emportement du trouble et du carnage

Où le devoir d'un fils égarait mon courage .

J'ai tué Statira ! Mais seul de tant de rois

J'ai gémi, j'ai pleuré sur ces affreux exploits .

Je les détesterais quand mon âme asservie

N'aurait jamais connu les charmes d’Olympie .

Oui je suis innocent au jugement des dieux,

Devant le monde entier, mais non pas à mes yeux,

Non pas pour Olympie ; et c'est là mon supplice,

C'est là mon désespoir etc. 5 »

1 Date complétée par d'Argental.

2 V* semble avoir d'abord écrit troisième .

3 V* a d'abord écrit dix, rayé .

4 Il manque ici au moins deux pages du manuscrit, ce passage s'arrêtant à un verso et le post scriptum étant un recto . L'éditeur de Kehl note, sur la copie Beaumarchais ; « (la fin manque) » et raie le post scriptum, si bien que ce dernier manque dans les éditions . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-7-122883261.html

5 Ces vers considérablement modifiés, apparaissent dans Olympie, III, 1 .

 

Evviva

... Martin Fourcade !

 http://www.lequipe.fr/Biathlon/Actualites/Martin-fourcade...

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Un authentique champion , bravo mille fois . Et longue et belle vie !

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini

A Ferney 22 février 1762 1

Vous voilà donc marié 2. Je voudrais vous venir porter mon présent de noce . Je vous embrasse, vous, madame votre femme et le petit garçon palatin que vous aurez dans un an, evviva .

Voici une lettre pour Son Altesse Électorale ; voulez-vous bien aussi vous charger de celle pour M. de Bekers 3?

Evviva .

V. »

1 Sur le manuscrit Collini a rayé le mois et l'a remplacé par mars, pensant à un lapsus de V*, mais ayant peut-être oublié, au moment où il écrit ses Mémoires , la date de son mariage .

2 Collini a épousé Marie-Ursule de La Rody le 22 février 1762 à Baden-Baden .

3 Baron qui gère les affaires de l'Electeur palatin . Voir par ex . : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/31/je-n-ai-que-le-temps-de-plier-ce-billet-5381780.html

 

12/02/2017

la hideuse créature se représente devant votre face, toute recousue et toute recrépie.

... Marine, tu es démasquée !

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 https://www.follownews.com/greenpeace-parodies-the-simpso...

 https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental1

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

A Ferney 22 février 1762

O anges !

Vous connaissez les faibles mortels, ils se traînent à pas lents. Quatre vers le matin, six le soir, dix ou douze le lendemain, toujours rentrayant 2, toujours rapetassant, et ayant bien de la peine pour peu de chose. Renvoyez-moi donc ma guenille, afin que sur-le-champ elle reparte  avec pièces et morceaux, et que la hideuse créature se représente devant votre face, toute recousue et toute recrépie.

Mais, ô mes divins anges ! le drame de Cassandre est plus mystérieux que vous ne pensez. Vous ne songez qu’au brillant théâtre de la petite ville de Paris, et le grave auteur de Cassandre a de plus longues vues. Cet ouvrage est un emblème ; que veut-il dire ? que la confession, la communion, la profession de foi, etc., etc., sont visiblement prises des anciens. Un des plus profonds pédants de ce monde , et c’est moi , a fait une douzaine de commentaires par A et par B à la suite de cet ouvrage mystique, et je vous assure que cela est édifiant et curieux. Le tout ensemble fera un singulier recueil pour les âmes dévotes.

J’ai lu la belle lettre de madame Scaliger à la nièce. Nous sommes dans un furieux embarras . Si Mlle Dumesnil est ivre, adieu le rôle de Statira. Si elle n’est pas ivre, elle sera sublime. Mlle Clairon, vous refusez Olympie ! mais vraiment vous n’êtes pas trop faite pour Olympie, et cependant il n’y a que vous : car on dit que cette Dubois est une grande marionnette, et que mademoiselle Hus n’est qu’une grande catin. Tirez-vous de là, mes anges ; vous serez bien habiles .

Et ma tracasserie avec cet animal de Guy Duchesne ? Vous ne me l’avez jamais mise au net. Encore une fois, je ne crois pas avoir fait un don positif à Guy Duchesne ; et je voudrais savoir précisément de quel degré est ma sottise.

Mon plus grand malheur, vous dis-je, est la mort d’Élisabeth. Je crois mon Schowalow disgracié. On dit la paix faite entre Pierre III 3 et Frédéric II. Ma chère Élisabeth détestait Luc . Je n’y avais pas peu contribué, et je riais dans ma barbe, car je suis un drôle de corps . Mais je ne ris plus, mademoiselle Clairon m’embarrasse.

Je baise le bout de vos ailes .

Accusez-moi donc la réception de Jean Meslier, c'est un élixir pour les âmes chancelantes . »

1 L'édition Vie privée, suite à une copie ancienne, publie comme une seule lettre une version déformée de trois lettres fondues ensemble . Le dernier paragraphe est écrit dans la marge du bas . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-8-122895691.html

2 Rentrayer ou rentraire signifie coudre ensemble deux morceaux d'étoffe de façon que la couture ne paraisse pas .

3 Pierre III, qui admirait Frédéric, n'eut rien de plus pressé que d'engager avec lui des pourparlers de paix qui aboutirent le 5 mai , à un traité de paix, et peu après , le 19 juin 1762 à une alliance militaire . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_III_(empereur_de_Rus...)

et : http://www.universalis.fr/encyclopedie/pierre-iii-fedorovitch/