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08/09/2009

On dit que Satan était dans l’amphithéâtre

« Hymne ( !-)) » à la liberté ? Pour bien débuter ou finir une journée de travail :

 

http://www.lacoccinelle.net/traduction-chanson-1548-.html

 

A fond dans sur ma trottinette, cet air là vous décolle la pulpe !! Yeah !!

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L’heure fatale de la dernière visite guidée de la saison est passée.

Ce n’est pas celle qui me laissera le plus de plaisir au cœur ; mais je suis égoïste ! Il suffit que mes visiteurs curieux, eux, en gardent un bon souvenir , y compris ce trio très désinvolte –deux jeunes hommes et une très jeune femme charmante (note de la rédaction : agréable à regarder )- qui ont eu quelques moments d’attention (et moi, ému, dans mon émoi, ai failli avoir des moments d’inattention ! ).

 

Volets fermés, derniers comptes faits, dès demain ce sont mes deux camarades qui vont mener les amateurs vers Volti . Sauf accident, je ne reviendrai que pour les Journées du Patrimoine des 19 et 20 septembre . Vu l’affluence de ces jours-ci, pas de visites guidées, simple rôle de mine de renseignements et surveillance .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

Envoyé de Parme, conseiller d’honneur du parlement, rue de la Sourdière à Paris

Et à Jeanne –Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

                            Mon divin ange, vous êtes le meilleur général de l’Europe. Il faut que vous ayez bien disposé vos troupes pour gagner cette bataille [celle de la première représentation de Tancrède le 3 septembre]; on dit que l’armée ennemie était considérable. Déborah Clairon a donc vaincu les ennemis des fidèles. On dit que Satan était dans l’amphithéâtre sous la figure de Fréron, et qu’une larme d’une dame étant tombée sur le nez du malheureux fit : psh phs, comme si ç’avait été eau bénite !

 

Ajoutez à vos bontés, mon cher ange, celle de vouloir bien me faire tenir les corrections, retranchements, additions que vous avez faits à l’ouvrage. Il est absolument nécessaire que la pièce s’imprime bientôt. Je soupçonne qu’il y en a déjà une édition furtive. Vous savez que j’avais ci-devant proposé à madame la marquise une dédicace. Je ne peux honnêtement pas oublier ma parole. J’écris au protecteur M. le duc de Choiseul, protecteur que je vous dois, et je le prie de savoir de madame la marquise si elle accepte l’épître [Mme de Pompadour écrira à Malesherbes le 4 septembre : «  J’ai permis à Voltaire… de me dédier Tancrède, parce que je le connais depuis vingt cinq ans… Les lignes que j’ai soulignées n’étaient pas à (l’épître) qu’il m'avait envoyée. Je pense qu’il faut les supprimer à l’impression… parce qu’elles rappellent des crimes trop funestes et trop honteux à la nation. » Choiseul le 19 septembre écrira à V* : « Je vous renvoie l’épître dédicatoire… telle qu’on la veut ; on y ajoute la condition que … il n’y aura point de préface à la pièce, parce qu’on ne veut pas absolument être compromis… »]. Vous connaissez le ton de mes dédicaces ; elles sont un peu hardies, un peu philosophiques. Je tâche de les faire instructives. Si on les veut de cette espèce je suis prêt, sinon point de dédicace.

 

         Madame Scaliger [Mme d’Argental], vous avez sans doute taillé et rogné. Vous avez fait des vôtres. Si la pièce vaut quelque chose, ma foi je la dois à vos critiques scaligériennes. Étiez-vous là, Madame ? Dites donc aux acteurs des deux premiers actes qu’ils ne soient pas si froids et si familiers.

 

         Des longueurs ! mon cher ange, c’est dans ma lettre de remerciement qu’il y aurait des longueurs, si j’avais un moment à moi. Comment pourrais-je finir ! Je vous dois  tout. Je baise le bout de vos ailes avec des transports de reconnaissance.

 

         V.

         8 septembre 1760.

 

         On dit que la lettre du roi Stanislas a fait impression sur l’esprit de monseigneur le dauphin. Le roi de Pologne m’a remercié de sa main avec la plus grande bonté.

         Nous venons de répéter Tancrède avec Mme Denis. Je parie, et même contre vous, que Mlle Clairon ne joue pas si bien le quatrième acte.

 

         N.B. – Moi père, je fais pleurer. Que Brizard en fasse autant – je l’en défie. Il ne peut tomber de ses yeux que de la neige.

 

 

 

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