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09/09/2009

Il y a prodigieusement de baïonnettes et fort peu de livres.

Aujourd’hui, petit passage par les mains de la coiffeuse, juste le temps de constater que j’ai décidément un front des troupes pileuses qui recule (sans peur et en ordre régulier ) et une tendance à passer de la couleur au noir et blanc (heureusement, je ne passe pas par le sépia, trop pisseux pour une tignasse ! ).

Et instinctivement me vient en tête ceci : http://www.dailymotion.com/video/xd396_brassens-quand-on-...

et le commentaire du titre de cette note : quand le budget de l'armée sera-t-il inférieur à celui de l'éducation et de la culture ? 

Je crois que je serai chauve comme le capot d'une Twingo ou mes cendres dispersées à tous les vents lorsque celà arrivera, je le crains . Je parle pour la France, je n'ose envisager cette hypothèse pour l'Iran, la Palestine, Israël ou le Pakistan ( je ne peux pas nommer tous les pays du monde, j'y serai encore demain !)...

brassens chenu.jpg

 Au ciel ce gaillard là doit chanter quelques poêmes de Volti dédiés à de jolies femmes ! Je suis prêt à prendre les paris !...

 

 

« A Jean Le Rond d’Alembert

de l’Académie des Sciences etc.

 

 

                            Vraiment, Monsieur, c’est à vous à dire :

Je rendrai grâce au ciel, et resterai dans Rome [Rome sauvée].

 

                            Quand je parle de rendre grâce au ciel, ce n’est pas du bien qu’on vous a fait dans votre patrie, mais de celui que vous lui faites. Vous, et M. Diderot, vous faites un ouvrage qui sera la gloire de la France, et la honte de ceux qui vous ont traversés [l’Encyclopédie a été condamnée]. Paris abonde de barbouilleurs de papier, mais de philosophes éloquents je ne connais que vous et lui. Il est vrai qu’un tel ouvrage devait être fait loin des sots et des fanatiques sous les yeux d’un roi aussi philosophe que vous, mais les secours manquent ici totalement. Il y a prodigieusement de baïonnettes et fort peu de livres. Le roi a fort embelli Sparte, mais il n’a transporté Athènes que dans son cabinet ; et il faut avouer que ce n’est qu’à Paris que vous pouvez achever cette grande entreprise. J’ai assez bonne opinion du ministère pour espérer que vous ne serez pas réduit à ne trouver que dans vous-même la récompense d’un travail si utile.

 

 

                            J’ai le bonheur d’avoir chez moi l’abbé de Prades, et j’espère que le Roi, à son retour de Silésie, lui apportera les provisions d’un bon bénéfice [le 18 juillet V* écrit à l’abbé que le roi lui a promis « le premier bénéfice vacant en Silésie »]. Il ne s’attendait pas à ce que sa thèse dût le faire vivre du bien de l’Église, quand elle lui attirait de si violentes persécutions [Jean-Martin de Prades avait soutenu en Sorbonne une thèse intitulée « Jerusalem coelesti, quaestio theologica : Quis es ille, cuius in faciem deus inspirauit spiraculum uitae ? L’université avait accepté la thèse, puis était revenue sur sa décision quand de  Prades avait été attaqué par l’Eglise et par le parlement qui condamna la thèse au feu . Il s’était alors enfui en Hollande puis en Prusse.]. Vous voyez que cette Église est comme la lance d’Achille qui guérissait les blessures qu’elle avait faites. Heureusement les bénéfices ne sont point en Silésie à la nomination de Boyer ni de Couturier [dans une note ajoutée au Mondain, V* accuse Couturier, prêtre ami du cardinal de Fleury, d’avoir contribué à faire condamner Le Mondain et de l’avoir ainsi obligé à fuir]. Je ne sais pas si l’abbé de Prades est hérétique, mais il me parait honnête homme, aimable et gai.

 

 

                            Comme je suis toujours très malade, il pourra bien m’exhorter à mon agonie, il l’égayera et ne me demandera point de billet de confession. Adieu, Monsieur ; s’il y a peu de Socrate en France, il y a trop d’Anitus et de Melitus [accusateurs de Socrate], et surtout trop de sots. Mais je veux faire comme Dieu qui pardonnait à Sodome en faveur de cinq justes. Je vous embrasse de tout mon cœur.

 

 

                            Voltaire

                            A Potsdam, 9 septembre 1752. »

Commentaires

Heu.... Mister James, en regardant de plus près votre bôôô
blog, je m'aperçois que l'adresse de mon blog a une légère incongruité ... et dans ce mot il y a ... regardez-vous même :))))

Écrit par : lovevoltaire | 10/09/2009

loveV, je me jette à vos pieds et je maudis la mise en page qui tronque les adresses :-(

Je vous jure que le lien de la note de ce jour n'a rien à voir avec ce que vous avez aperçu . Que le diable me patafiole ! Je vais tenter d'y remédier. Votre oeil est clair et mon intention est louable .

Écrit par : james | 11/09/2009

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