Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/12/2009

Personne n’est plus indulgent que moi, mais ce n’est pas pour les calomniateurs

 http://www.youtube.com/watch?v=sqinwy0RdQs : l' Eternel féminin vu par Juliette .

On peut lui faire confiance pour la réalité des faits , elle est femme , et je me réjouis chaque fois que je l'écoute. Non pour le point final, mais pour ce ton d'humour qu'elle sait manier à la perfection  .

 

Régalez vous et grappillez ses autres titres, vous en redemanderez ...

 

 

 

 

 

 

« A Charles Manoël de Végobre

 

                            Je vous confie, mon cher Monsieur, que M. Court est à Paris sous un autre nom [Antoine Court de Gébelin, à Paris pour créer un centre clandestin de renseignement et de propagande pour les protestants. Il a écrit  Les Toulousaines ou Lettres historiques et apologétiques en faveur de la religion réformée et de divers protestants condamnés (1763) ]. J’ai peur qu’il ne veuille précipiter le succès de ce que j’ai entrepris en faveur des protestants du royaume ; et que son zèle très louable ne demande trop tôt ce qu’on ne doit attendre que dans quelques années. Il m’a prié de lui faire avoir des audiences de quelques personnes qui peuvent beaucoup ; je l’ai fait. Je peux vous assurer qu’il y a des hommes en place qui sont tout aussi zélés que moi. Mais plus cette affaire est importante, plus elle demande de ménagements extrêmes.

 

                            Si quelques jours vous pouviez venir chez moi, je vous montrerais des choses qui vous surprendraient beaucoup .Comptez que personne ne vous a servis plus efficacement que moi depuis plus de soixante ans.

 

                            Laissons d’abord juger définitivement l’affaire de Calas, à laquelle mon avocat au Conseil travaille jour et nuit. C’est alors qu’on pourra agir avec plus de sureté.

 

                            M. le maréchal de Richelieu me mande qu’il accorde toute sa protection à M. de Carbon, et que si on voulait lui faire la moindre peine, il l’en ferait avertir.

 

                            Vous avez dans votre ville de Genève une espèce de quakre, qui mériterait, au moins d’être chassé, s’il était coupable de la calomnie qu’on lui impute [Claude Gray, qui invité à diner chez V* aurait affirmé ensuite « qu’on avait tenu à table de discours impies ». V* écrit à l’avocat Debrus à Genève : « S’il répand en effet ce bruit , nous en demandons justice, ou nous la ferons nous-mêmes. » et signe « Voltaire, Denis »]. Je suis bien aise de vous envoyer la déclaration de Mme Denis et la mienne. Personne n’est plus indulgent que moi, mais ce n’est pas pour les calomniateurs . Je ferai saisir ce misérable par la maréchaussée, s’il reparait sur les terres de France.

 

                            Je vous embrasse de tout mon cœur, et sans cérémonie.

 

                            V.

 

9è décembre 1763 à Ferney. »

 

 

                           

Les commentaires sont fermés.