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11/06/2010

tout le monde augmente du quadruple le prix de toutes choses.




Voltaire et Marie-Louise Denis

« à Louis-Gaspard Fabry
Chevalier de l'ordre du roi
Maire et Subdélégué à Gex

2de lettre du 11 juin 1770, à Ferney



Nous apprenons dans ce moment que Raffo, ayant affiché hier à la porte de l'église que sa maison était à louer, a ce matin retiré l'affiche, et quand de nouveaux émigrants sont venus pour faire marché avec lui, il leur a répondu qu'elle était louée.[guerre civile de Genève et fuite des Natifs (cf. lettres du 9 avril à a duchesse de Choiseul, du 11 mars à Hennin) ; pour les loger, on avait exproprié certains Genevois qui avaient des maisons dans le pays de Gex, on en logea chez Vernet, chez Pictet, ...]

Les émigrants arrivent en foule et ne savent où se loger ; les paysans, les maçons, les charpentiers, tout le monde augmente du quadruple le prix de toutes choses. Il est d'une nécessité indispensable de marquer des logements à la craie et d'en fixer le prix.

La maison de Raffo est surtout d'une nécessité absolue. Monsieur Fabry est prié de nous envoyer sur-le-champ un ordre à la requête de Mme Denis et de M. de Voltaire pour loger les survenus chez Raffo, moyennant le prix convenable.

Nous avons été obligés de loger cette nuit plusieurs horlogers dans le corps du château, ce qui nous incommode beaucoup.

Nous écrivons dans ce moment à M. le duc de Choiseul ; nous lui rendons compte de la nécessité pressante où nous sommes de loger les survenants par billets dans le village de Ferney. Nous sommes sûrs qu'il approuvera tous les bons offices que Monsieur Fabry aura rendus dans cette occasion importante aux émigrants, à la fabrique de montre et à nous.

Nous présentons nos obéissances très humbles à Monsieur Fabry.

Voltaire pour moi et Mme Denis »

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