29/06/2010
le dieu des jansénistes. Il commande pour qu'on n'obéisse pas
Bosse ! (pas Hugo .... )
http://www.dailymotion.com/video/x6s5be_bernard-lavillier...
Autre bosse : Abraham Bosse : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.authenticit...
-Pourquoi parler de bosses ?
-Je ne sais pas Docteur ! Est-ce que c'est grave ?
-Non ! mais voici ce que je vous prescris : http://www.youtube.com/watch?v=XCWIXIEizKM et faites comme sur l'image jointe.
-Docteur, je me sens déjà mieux . Est-ce que la perruque est indispensable ?
Mon divin Volti ! moi pas fâché contre vous ! moi, seulement fâché contre CMN (= centre des monuments nationaux ). Autre histoire ... rester calme ...
Comme ceux-ci :
http://www.youtube.com/watch?v=MjynHXaU0x8&feature=re...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
29 juin [1759]
Mon divin ange! moi fâché contre vous ! qui vous a dit cette anecdote ?[1] où l'avez-vous prise ? Vous êtes bien mal instruit pour un plénipotentiaire [D'Argental est devenu envoyé de Parme ; le duc de Parme est le gendre de Louis XV ; Choiseul vient de créer ce poste]. Ne sais-je pas que vous avez eu plus d'une affaire ? et ne sais je pas encore que vous avez daigné vous intéresser aux miennes ?[affaire des droits sur Tournay et sur Ferney] Je ne suis pas si suisse que je n'entende raison . Ne l'ai-je pas entendue sur les chevaliers ?[les corrections à apporter à Tancrède] n'ai-je pas fourbi de nouveau leurs armes ? n'ai-je pas à peu près fait ce que Mme Scaliger ordonnait ?[Mme d'Argental]
Mon ange, que les fondements soient bien ou mal faits, il n'importe. Il faut donner la maison à madame la marquise [donner la pièce à Mme de Pompadour]. Il faut la confier à M. le duc de Choiseul et que de ses mains bienfaisantes elle passe dans les belles mains de son amie. Il voulait, disiez-vous, une tragédie pour pot-de-vin du brevet [Choiseul est intervenu pour obtenir en faveur de V* et de Mme Denis le brevet de conservation des droits et privilèges seigneuriaux pour Ferney, en date du 28 mai 1759 ; V* remerciera le 3 juin]. La voilà. Trêve à vos critiques, laissez place à M. de Choiseul et à Mme de Pompadour pour faire les leurs. Ils s'en intéresseront davantage au bâtiment quand ils y auront mis quelque pierre. Ceci n'est point affaire de théâtre. C'est affaire d'État.
Vous m'avez laissé ignorer la bonne plaisanterie de la Grand-chambre qui voulait députer à l'infant, et empêcher qu'aucun conseiller du parlement connût jamais les intérêts d'aucun État. Enfin vous voilà compatible [représentant de Parme et à la fois conseiller honoraire au parlement]. Est-il vrai que vos confrères vous ont rendu un arrêt contre ceux qui ne saignent pas dans la pleurésie ? Cet arrêt doit être imprimé avec celui qui condamne l'Encyclopédie. On pourrait faire un beau volume de ces arrêts là.
Qu'importe, mon cher ange, qu'on donne mon Russe tome à tome, ou tout en bloc ? C'est l'affaire des libraires et je ne m'en mêle pas . Je me mêle de plaire à l'autocratrice de toutes les Russies. Il me faut une impératrice au moins dans mes intérêts, car je ne peux en conscience aimer Luc [FrédéricII ]. Ce roi n'a pas une assez belle âme pour moi. Il me semble que M. le duc de Choiseul le connait bien [allusion au paquet envoyé à Choiseul et contenant les vers de Frédéric attaquant les Français, le roi, Mme de Pompadour]. Je vous demande en grâce, mon cher ange, de souhaiter au moins qu'il soit puni.
Et ce polisson de Gresset qu'en dirons nous ?[Gresset vient de publier une Lettre … à Mme*** sur la comédie (1759) où il renonce au théâtre et annonce son retour chez les jésuites] quel fat orgueilleux ! quel plat fanatique! et que les vers de Piron sont jolis ![écrits en réponse à Gresset]2
Mais que M. d'Espagnac est raboteux, qu'il est difficile [Léonard d'Espagnac, conseiller à la Grand-chambre, au sujet des droits seigneuriaux de Ferney]! Il demande des choses impossibles, des choses que je n'ai point. C'est le dieu des jansénistes. Il commande pour qu'on n'obéisse pas. Je lui ai donné dix fois plus d'éclaircissements que jamais aucun possesseur de Ferney n'en a donné depuis le douzième siècle. Je suis aussi honteux que reconnaissant de vos bontés, de vos peines, de celles de M. l'ambassadeur de Chauvelin. Je baise toutes les ailes.
M. le comte de Choiseul est donc parti et déjà près de Vienne [où il a été nommé ambassadeur]. Mais battra-t-on Luc ? C'est là le grand point. Il serait bien honteux de faire avec lui une paix qui serait pour lui un triomphe.
Je ne peux encore penser à un sous-brevet pour Tournay, je ne peux que songer à vous, mes anges, à Pierre le Grand , à mes chevaliers et à mes foins, vous embrasser tendrement avec la plus vive reconnaissance, et vous aimer à jamais. Je suis très malingre, comment vous portez-vous ?
-
V. »
1Il l'a prise sans doute chez Mme de Fontaine à qui V* dit le 13 juin : « l'ancienne chevalerie (Tancrède, envoyé à d'Argental) … mériterait un petit mot. M. le duc de Choiseul a toutes les affaires de l'Europe sur les bras et cependant m'a écrit trois fois … ; non seulement (d'Argental) était chargé de l'ancienne chevalerie, mais il l'était encore de quelque argent comptant qu'il avait eu la bonté de vouloir bien faire remettre au conseil de Mgr le comte de La Marche (pour le rachat des droits seigneuriaux de Tournay) . Il peut avoir trouvé la chevalerie injouable, mais encore faut-il le dire … »
2 Gresset pleure sur ses ouvrages
En pénitent des plus touchés .
Apprenez à devenir sages
Petits écrivains débauchés .
Pour nous qu'il a si bien prêchés,
Demandons que dans l'autre vie
Dieu veuille oublier ses péchés
Comme en ce bas monde on les oublie .
11:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.