16/07/2010
Je présume qu'on ne [se] soucie point du tout à la cour d'humilier ...
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http://www.theatrales.uqam.ca/foires/cal/cal1764.html
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
Voici , mes anges, la lettre du conjuré de Turin [Chauvelin , ambassadeur à Turin, intéressé par le Triumvirat] qui m'est venue après le récit que vous m'avez fait de notre défaite [joué le 5 juillet sans succès Octave ou Le Triumvirat, fut retiré après cinq représentations et non repris]. Je suis persuadé que M. de Chauvelin vous a écrit dans le même goût. Les conjurés en agissent rondement les uns avec les autres . Il me paraît bien difficile que mes anges, M. le duc de Praslin, M. de Chauvelin, maman [Mme Denis que Mlle F. Corneille appelait « maman »] et moi (qui sommes assez difficiles) nous nous soyons tous si grossièrement trompés. Mon avis serait qu'au voyage de Fontainebleau , M. de Praslin ourdît sous main une petite brigue pour faire jouer les Roués . Je présume qu'on ne [se] soucie point du tout à la cour d'humilier Poinsinet de Sivry [à qui on a attribué la pièce ; le 12 juillet V* écrit : « ...hasardez deux ou trois représentations, car ce pauvre Poinsinet ayant protesté que le délit n'a pas été commis par lui, il se pourra que le public soit moins barbare. »], et que le ton de la pièce ne déplairait pas à beaucoup d'honnêtes gens qui sont plus familiarisés que le parterre avec l'histoire romaine.
Amusez-vous, je vous en prie, à me dire ce qui le plus révolté ce cher parterre dans l'œuvre de Poinsinet de Sivry. Comment se porte Madame l'ange ?
Respect et tendresse.
16é juillet [1764]. »
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