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20/12/2010

je vais vendre tous mes meubles cette semaine pour payer des dettes pressantes que j'ai , aimant bien mieux n'avoir point de lit que d'avoir des créanciers

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lit fauteuil XVIIIè.jpg

 

 

 

 

« A Marguerite-Madeleine du Moutier, marquise de Bernières

[Mme la présidente de Bernières à Rouen]

 

Ce 20 [décembre 1723]

 

Je reçus votre dernière lettre hier 19, et je me hâte de vous répondre, ne trouvant point de plus grand plaisir que de vous parler des obligations que je vous ai ; vous qui n'avez point d'enfants vous ne savez pas ce que c'est que la tendresse paternelle et vous n'imaginez point quel effet font sur moi les bontés que vous avez pour mon petit Henri i. Cependant l'amour que j'ai pour lui ne m'aveugle pas au point de prétendre qu'il vienne à Paris dans un char trainé par six chevaux ; un ou deux bidets avec des bâts et des paniers suffisent pour mon fils, mais apparemment que votre fourgon vous apporte des meubles et que Henri sera confondu dans votre équipage . En ce cas, je consens qu'il profite de cette voiture, mais je ne veux point du tout qu'on fasse ces frais uniquement pour ce marmouset. Je vous recommande très instamment de le faire partir avec plus de modestie, et moins de dépense. Martel ii est surtout inutile pour conduire ce petit garçon. Je vous ai déjà mandé, par ma dernière lettre que vous eussiez la bonté d'empêcher qu'on ne lui fit ses deux mille habits iii; ainsi il sera prêt à partir avec vous et il pourra vous suivre dans votre marche avec deux chevaux de bât qui marcheront derrière votre carrosse et qui vous quitteront à Boulogne où il faudra que mon bâtard s'arrête. Ayez la bonté, je vous en supplie, de me faire savoir avec votre exactitude ordinaire si vous avez donné vos ordres au sujet de tous les articles dont je vous ai parlé dans ma dernière lettre iv; il n'y a pas un moment de temps à perdre, le jour de votre départ s'avance et je crois que vous ne reculerez pas . Je n'aurai jamais en ma vie de si bonnes étrennes que celles que me prépare votre arrivée pour le jour de l'an.

 

Je vous prie de me mander si vous pourrez me prêter pour quelques mois un lit et quelques fauteuils v, car je vais vendre tous mes meubles cette semaine pour payer des dettes pressantes que j'ai vi, aimant bien mieux n'avoir point de lit que d'avoir des créanciers . Faites, je vous prie, bien mes compliments à M. de Bernières et aux personnes qui sont chez vous. Thiriot ne vous écrit point cet ordinaire parce qu'il est auprès de son père à qui on administre le sacrement de l'extrême-onction. »

 

i   La Henriade ou La Ligue ou Henri le Grand. V* a renoncé à l'édition de luxe conçue en Hollande et a proposé aux souscripteurs de les rembourser. Chez Mme de Bernières il a fait connaissance d'un imprimeur rouennais, Abraham Viret qui accepta fin mars de faire une édition clandestine et en octobre quatre mille exemplaires sont imprimés. http://wapedia.mobi/fr/La_Henriade http://www.voltaire-integral.com/Html/08/02_Beuchot_H.html http://books.google.be/books?id=zDqwv-eTdBAC&pg=PR5&a...

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Henriade

 

 

 

 

ii   C'est un homme de confiance qui dissimule à Rouen ou environs deux mille exemplaires en feuilles et deux mille brochés.

 

iii   Deux mille reliures de plus .

 

iv   Quatre recommandations : donner à un homme sûr la lettre envoyée pour Boulogne et en accuser réception ; informer V* du jour de départ et d'arrivée à Boulogne ; demander à Viret un mémoire de ce qu'il a reçu de V* ; dire à martel qu'il ne veut que deux mille reliures, qui valent 50 livres tournois, et que s'il en fait davantage il paiera le surplus .

 

v  V* ira s'installer quelque temps rue de Beaune chez le marquis et la marquise de Bernières à qui il loue un appartement.

 

vi  V* a eu la variole, a failli en mourir et les soins lui ont coûté fort cher et il a aussi dû faire des avances pour l'impression de La Henriade. Récit de sa maladie page 61, lettre au baron de Breteuil janvier 1724 : http://books.google.fr/books?id=3RJEAAAAYAAJ&pg=PA61&...

 

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