22/06/2012
Nous commençons à prendre les systèmes des Anglais mais il faudrait apprendre aussi à les battre sur mer
... Ou plus précisément , en ce moment, en ces jours de bagarre sur le gazon ukrainien, les battre , les piler, leur faire regretter d'avoir un aussi désagréable et cynique premier ministre, en un mot comme en cent leur foutre la pâtée . C'est à cet instant que je réalise que je ne sais absolument rien des matchs à venir, que je ne sais absulument pas si l'équipe d'Angleterre est encore en course pour le titre européen, ni si la décevante prestation des Français nous mettra à un moment ou à un autre face aux roastbeefs . Oui, je l'avoue avec une certaine fierté, je me fiche complètement de la coupe d'Europe en particulier, et du foot en général .
De plus les footeux les plus grassement payés n'ont pas attendu l'annonce du taux d'imposition voulu par François Hollande , ni les offres d'accueil à bras ouverts de la "perfide Albion", pour se trouver des petits paradis fiscaux, dont fait partie la Suisse ma voisine . Non, je n'ai pas de voisine Suisse, mais bien des Helvètes habitent mon village et font monter les prix de l'immobilier, de bleu ! de bleueueueu ! ( locution typiquement romande, proche de notre palsambleu si couramment prononcé quand une marquise se casse un ongle ).
Pour en revenir à un sport que j'aime , le rugby
http://coupe-du-monde.tf1.fr/928/video/lievremont-battre-anglais-49eid_3u0t1_.html
Battre les Anglais ! quel pied !!
« A madame Marie -Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG,
à Strasbourg.
Aux Délices, près de Genève, 12 avril [1756]
J'ai déchiffré votre lettre, madame, avec le plus grand plaisir du monde. Ne jugez point, s'il vous plaît, de mon attachement pour vous par mon long silence. Ma mauvaise santé, ma profonde retraite, l'éloignement où je suis de tout ce qui se passe dans le monde, le peu de part que j'y prends, tout cela fait que je n'ai rien à mander aux personnes dont le commerce m'est le plus cher. Je n'ai presque plus de correspondance à Paris. Le célèbre Tronchin, qui gouvernait ici ma malheureuse santé, m'a abandonné pour aller détruire des préjugés en France, et pour donner la petite vérole à nos princes 1. Je ne doute pas qu'il ne réussisse, malgré les cris de la cour et des sots. Tout allait à merveille le 5 du mois. Mme de Villeroi 2 attend la première place vacante pour être inoculée. Les enfants de M. de La Rochefoucauld et de M. le maréchal de Belle-Isle se disputent le pas. Il a plus de vogue que la Duchapt 3, et il la mérite bien. C'est un homme haut de six pieds, savant comme un Esculape, et beau comme Apollon. Il n'y a point de femme qui ne fût fort aise d'être inoculée par lui. Nous commençons à prendre les systèmes des Anglais mais il faudrait apprendre aussi à les battre sur mer. Je crois actuellement M. de Richelieu en chemin pour aller voir s'il y a d'aussi beau marbre à Port-Mahon qu'à Gênes, et si on y fait d'aussi belles statues. Il pourra bien rencontrer sur sa route quelque brutal d'amiral anglais qu'il faudra écarter à coups de canon; mais je me flatte que le gouvernement a bien pris ses mesures, et que les Français arriveront avant les Anglais. Ceux-ci ont plus de deux cents lieues de mer à traverser, et M. de Richelieu n'a qu'un trajet de soixante-dix lieues à faire, ce qui peut s'exécuter en quarante heures très-aisément, par le beau temps que nous avons.
Quoique je ne sois pas grand nouvelliste, il faut pourtant, madame, que je vous dise des nouvelles de l'Amérique. Il est vrai qu'il n'y a pas de roi Nicolas; mais il n'en est pas moins vrai que les jésuites sont autant de rois au Paraguai. Le roi d'Espagne envoie quatre vaisseaux de guerre contre les révérends pères. Cela est si vrai que moi, qui vous parle, je fournis ma part d'un de ces quatre vaisseaux. J'étais, je ne sais comment, intéressé dans un navire considérable qui partait pour Buenos-Ayres, nous l'avons fourni au gouvernement pour transporter des troupes; et, pour achever le plaisant de cette aventure, ce vaisseau s'appelle le Pascal; il s'en va combattre la morale relâchée. Cette petite anecdote ne déplaira pas à votre amie 4: elle ne trouvera pas mauvais que je fasse la guerre aux jésuites, quand je suis en terre hérétique.
Avouez, madame, que ma destinée est singulière. Je vous assure que nous regrettons tous les jours, Mme Denis et moi, que mes Délices ne soient pas auprès de l'ile Jard. Mais songez, s'il vous plaît, que je vois le lac et deux rivières 5 de ma fenêtre, que j'ai eu des fleurs au mois de février, et que je suis libre. Voilà bien des raisons, madame mais elles ne m'empêchent pas de regretter l'île Jard. Daignez faire souvenir de moi monsieur votre fils. Je vous renouvelle mon tendre respect. »
2 Jeanne-Louise-Constance, fille du duc d'Aumont. Sa mère était morte de la petite vérole en 1753. Née en 1731, mariée, en 1747, à Gabriel-L.-F. de Neuville, duc de Villeroi, dont le père était mort de la même maladie vers la fin de 1732.
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