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31/08/2012

On prétend que les Russes marchent. Vos États auront donc, au printemps prochain, trois ou quatre cent mille meurtriers dans leur voisinage

... Je reconnais bien là la haute estime de Volti envers la soldatesque !

 

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Ces Russes qui marchent, sur les trottoirs parisiens, sont de pacifiques acheteurs de produits de luxe qui dépensent les roubles/dollars/euros acquis grâce à la sueur des moujiks des heureux temps post-communistes . Et s'il est "difficile encore de répliquer à cent cinquante mille hommes" en temps de guerre armée, il est aussi difficile, en temps de guerre économique, de donner des leçons de démocratie aux dirigeants de millions/milliards de clients potentiels .

Dans un tout autre domaine, l'actualité permet des angles de vue où le tragique est parfois étouffé par l'ironie du sort . C'est le cas pour cette nouvelle donnée à la télé : "la centrale thermique d'Ajaccio est menacée par les incendies du maquis " . Je suis rouge de confusion d'avoir ri en pensant que ce "fourneau" pourrait être détruit par le feu, situation paradoxale comme celle de noyer le poisson . Pourtant, je n'irai pas jeter de l'huile (même frelatée venant de divers pays de la communauté européenne ) sur ce coin d'île que Louis XV a achetée plus que conquise et où l'on sait faire voter les morts et parler la poudre .

 

 

 

 

« A Madame la duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, près de Genève, 9 novembre [1756].

Madame, madame, madame, la pièce que Votre Altesse sérénissime m'envoie est terrible Il est difficile d'y répliquer; il est plus difficile encore de répliquer à cent cinquante mille hommes. Le jugement de ce grand procès est entre les mains du Dieu des armées. Qui sait si un jour la branche ainée.? Je me tais, madame, je me borne toujours à faire des vœux pour votre auguste personne. Je ne sais point où est le roi de Pologne j'ignore ce qu'est devenu le comte de Brühll avec ses trois cents paires de bottes et ses trois cents perruques. On prétend que les Russes marchent. Vos États auront donc, au printemps prochain, trois ou quatre cent mille meurtriers dans leur voisinage. Puissent Gotha et Altembourg être comme la toison de Gédéon, qui était sèche quand il pleuvait autour d'elle!
Cette guerre n'a pas la mine de finir sitôt. Aurait-on jamais pensé que l'Autriche, la France et la Russie, marcheraient contre un prince de l'Empire? Dieu seul sait ce qui arrivera. Le comte
d'Estrées et l'intendant de l'armée de France doivent déjà être à Vienne. Ah! sans ma nièce, je serais à Gotha, je serais à vos pieds, et, de ce beau rivage, je contemplerais les tempêtes j'apprendrais de la bouche de Votre Altesse sérénissime ce qu'on doit penser de ces grands événements. On dit que M. de Broglie et M. de Valori retournent à Paris, et qu'on enverra à leur place quatre-vingt mille ambassadeurs. Et c'est une querelle de Canada qui ébranle ainsi l'Europe! Ah! que ce meilleur des mondes possibles est aussi le plus fou! Mais il faut aimer un monde dont Votre Altesse sérénissime est l'ornement.
Daignez, madame, agréer mon profond respect. »

 

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