26/09/2012
L'on débite cent choses nouvelles tous les jours. Tout devient intéressant
... Oh là ! oh là !! ne nous emballons pas ! Sur cent il y en a peut-être une qui vaut la peine d'être retenue , et encore . Et je ne pense qu'aux nouvelles écrites . Si l'on tient compte des fameux tweets, essentiellement volatiles, la proportion de nouvelles intéressantes atteint des doses homéopathiques, pas de quoi tuer le malade, mais pas de quoi le soigner non plus .
En parlant de nouvelles, en voici une qui ne l'est plus à mes lecteurs assidus mais qui reste intéressante et urgente à diffuser encore et encore , n'y manquez pas .
Voltairiens, voltairistes, féministes, diffusez largement ceci :
http://fonds-voltaire.org/index.php/patrimoine/cirey
« De M. le comte d'ARGENSON
De Paris, 30 janvier [1757].
Pierre 1 Damiens est interrogé fréquement et longuement. Il n'est plus permis de douter qu'il n'ait des complices. La lettre adressée à monsieur le dauphin est très-vraie; vous pouvez compter là-dessus.
On lui marque dans cette lettre que sa vie est en danger, qu'il ne lui sera pas difficile de se garantir du fer; mais qu'il n'a d'autre moyen d'éviter le poison qu'en se servant de la poudre renfermée dans la lettre. L'on a fait essai de cette poudre c'était le poison le plus subtil. Des consuls de la ville ont reçu aussi une lettre dans ce goût, datée de Strasbourg. Je ne puis revenir de pareilles abominations. Notre siècle ne vaut pas mieux que les autres. Il est vrai que l'assassin n'a pas paru proprement un fanatique; mais ce qui explique cela, c'est qu'il n'est point décidé, qu'il n'ait pas espéré de se sauver, et il y a même apparence du contraire.
L'on débite cent choses nouvelles tous les jours. Tout devient intéressant, il semble que tout a rapport à l'affaire principale qui occupe tous les honnêtes gens. La Bastille est pleine; on y a renfermé encore une dame du Mecklembourg mais elle doit en sortir aujourd'hui. Il s'agissait d'une lettre au sujet du roi de Prusse et d'un Autrichien; l'affaire est manquée, et elle n'a aucun rapport aux affaires d'ici.
Le roi de France vient de changer de ministres. On croit que l'abbé de Bernis, qui a signé le traité de Vienne, aura les affaires étrangères. »
1 Le comte d'Argenson est sans doute à l'origine de l'erreur de prénom employé souvent par V* ; c'est Robert-François Damiens .
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