05/10/2012
Il n'y a rien dont le fanatisme ne soit capable.
... Trop fatigué...
... No comment !
“A Jean-Robert Tronchin
Négociant à Lyon
A Monrion 19 [février 1757]
Grand merci du vin de Toulon . En voilà beaucoup mon cher Monsieur . J'aimerais mieux ma bougie et mon sucre . Je vous aurai bien de l'obligation d'avoir la bonté de vous informer de ce que sont devenues les deux caissses de bougies 1 que vous payâtes il y a près de deux mois à M. de Florian à Paris . M. Cathala 2 ne les a pas encore reçues . A l'égard du sucre nous comptons encore sur vos bons offices ; et nous braverons les Anglais qui ont la mine de nous prendre bien des vaisseaux . Dieu bénisse vos armateurs . Il faut avoir de l'argent de reste pour le mettre entre les mains . Ces messieurs d'ordinaire finissent par manger votre argent au cabaret ou par être pris . Mais je me flatte que les vôtres seront honnêtes gens et imprenables .
On confirme l'envoi de la grande armée . Je ne vois pourtant point encore de grands préparatifs .
J'attends avec impatience le mot de l'énigme de l'aventure de Pierre Damiens. On me mande qu'il y a une petite secte cachée, composée de la plus basse canaille du parti janséniste, que cette secte est appelée la secte des margouillistes 3, nom digne d'elle; que ces malheureux sont liés entre eux par des serments exécrables; qu'ils ont voulu, non pas tuer le roi, mais le blesser légèrement pour l'avertir, et qu'ils ont menacé le dauphin du poison. Il n'y a rien dont le fanatisme ne soit capable.
Le Suisse V. vous embrasse tendrement.
1 Le 23 janvier 1757 V* écritvait à J.-.R Tronchin : “... cette bougie que j'ai payée à M. De Florian et que vous m'aviez annoncée il y a pplus d'un mois en deux caisses elle ne vient point.”et “... j'attends votre sucre de Marseille avec les bougies.”
3 Voir lettre du même jour à Mme de Fontaine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/10/02/les-honnetes-gens-par-parenthese-devraient-me-remercier-d-av.html
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