11/03/2013
La mort est partout, dans les palais, dans les chaumières, dans les champs de carnage, qu'on appelle les champs d'honneur
... En ce jour où l'on en est à décorer des soldats à titre posthume, soldats morts sur des trottoirs de la métropole, les champs de carnage sont sans limites .
Que peut-on faire tant que les assassins sont admirés, aimés ?
« A M. François de CHENNEVIÈRES
A Lausanne, 5 janvier [1758].
Je ne me porte pas assez bien, mon cher monsieur, pour vous répondre en vers; mais mon état languissant ne m'empêche pas de sentir le mérite des vôtres.
Mêlez, je vous prie, à vos vers un peu de prose qui m'instruise des détails de la victoire qu'on dit remportée, le 26 décembre, par M. le maréchal de Richelieu 1. Je n'ai encore que des bruits vagues. Il est bien étrange que cette nouvelle ne soit pas encore confirmée dans un pays qui a trois régiments à notre service dans cette armée. On dit Mme la duchesse d'Orléans 2 malade, sans espoir de guérison. Cette triste nouvelle est-elle vraie? La mort est partout, dans les palais, dans les chaumières, dans les champs de carnage, qu'on appelle les champs d'honneur; et les douleurs du corps et les peines de l'esprit sont pour la vie.
Écrivez-moi, vous me rendrez la vie douce. »
1 Voir lettre du même jour à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/10/nous-laissons-faire-dieu-repondit-mitchenous-laissons-faire.html
2Louise-Henriette de Bourbon, duchesse d'Orléans, mourra le 9 février 1759 . http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise-Henriette_de_Bourbon-Conti
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