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28/08/2013

Je viendrais vous demander un lit, et jouir de la consolation de causer avec vous, si je pouvais faire le voyage

... Mes voeux et regrets  sont semblables à ceux de Voltaire , hormis le fait que ma santé ne me donne pas de soucis (là aussi. je partage son opinion que sans médecin on a  de bonnes chances de survie ) .

 Pour vous , je ferai le chemin

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« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG.

à l'île Jard

à Strasbourg Alsace

Aux Délices, 16 juin [1758].

Vous avez dû, madame, avoir M. le prince de Soubise, qui probablement a passé par Strasbourg pour aller prendre sa revanche. M. le comte de Clermont joue peut-être sa première partie au moment que je vous écris. En attendant, nous payons les cartes. Permettez-moi de vous demander où est monsieur votre fils pendant toutes ces aventures. Ne sert-il pas toujours? N'a-t-il pas été de son lit de mariage à son lit de camp ? est-il dans l'armée de Hanau ? est-il dans l'armée du Rhin ? Je fais toujours des vœux pour sa conservation, pour son avancement, et pour la tranquillité de votre vie.

J'ai été sur le point, madame, de venir vous faire une visite. Je promets tous les ans à monseigneur l'électeur palatin de lui aller faire ma cour. Je viendrais vous demander un lit, et jouir de la consolation de causer avec vous, si je pouvais faire le voyage; mais ma mauvaise santé et ma famille, que j'ai auprès de moi, me retiennent. Daignez au moins m'apprendre quelques bonnes nouvelles des bords de votre Rhin. Ce fleuve devrait rouler du sang depuis qu'on fait la guerre dans son voisinage 1. Notre lac de Genève est plus tranquille; on n'y extermine que des truites qui pèsent trente livres et on y est presque dégoûte de la félicité paisible qu'on y goûte. Nous sommes trop heureux, et les Allemands et les Français sont trop à plaindre. Vous n'avez vu dans votre vie que des malheurs. Vivez heureuse au milieu de tant de désolations, s'il est possible. Pourquoi donc votre pauvre neveu a-t-il choisi le voisinage de Lyon pour sa maison de campagne? Que de misère générale et particulière dans ce monde . Consolez-vous avec votre très-aimable chanoinesse 2, et conservez vos bontés pour les ermites du lac.

V. »

1 Cette phrase manque dans les éditions .

2 Mme Zuckmantel de Brumath, sœur de l’envoyé de Prusse à Mannheim, que V* appelle « sœur Broumath ».

.Voir lettre du 23 octobre 1754 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/10/05/concluons-que-les-femmes-valent-mieux-que-les-hommes.html

 

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