26/11/2013
il y a tant de droits à payer, tant de choses à discuter, les affaires sont si longues et la vie est si courte
... Que je ne la raccourcirai pas d'une seconde en discussions oiseuses, en actes de grippe-sous, en oubliant l'instant présent .
Bene est, nihil amplius opto
Tant de passants évanouis dans le passé
«A Elie Bertrand
Aux Délices 28 octobre 1758
Mon cher ami, je ne lis ni journal partial ni journal impartial, et rarement les gazettes, qui content pourtant que le Pyrrhus du Nord a été totalement défait. Cette nouvelle est plus importante que les livres nouveaux sur l'Esprit, sur la comédie de Genève, et sur l'autre comédie des pasteurs franco-suisses. Mme de Bentinck, qui croit être grande Autrichienne parce qu'elle plaide à Vienne 1, est fort contente de Berne, et peu de votre Helvétie : moi, je suis content de tout, et si content, que je suis en effet en marché de la seigneurie de Fernex. Mais il y a tant de droits à payer, tant de choses à discuter, les affaires sont si longues et la vie est si courte, que je pourrais bien me tenir dans mon petit ermitage des Délices. Di melius fecere ; bene est, nihil amplius opto 2.
Mon grand désir est de vous revoir vous et M. et Mme de Freudenrik, à qui je vous prie de présenter mes respects .
V. »
1 Voir lettre du 2 septembre 1758 à Algarotti : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/10/14/temp-067c4a2d4104530d19a456670bd9ad3a-5195701.html
2 Les dieux ont fait pour le mieux ; voilà qui est bien, je ne souhaite rien de plus . Horace, Epitres, II, ii, 46 .
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