07/02/2014
Voilà le chapelet qui défile ; voilà le magot qui s'en va
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« A Jean-Robert Tronchin
à Lyon
17 janvier [1759] 1
Voilà le chapelet qui défile ; voilà le magot qui s'en va . Mais, mon cher ami, j'aime cent fois mieux des terres où l'on est le maître, que de l'argent comptant avec une maison de plaisance sur le territoire où les prêtres sont maîtres . Je n'avais d'ailleurs dans mes Délices ni de quoi nourrir mes chevaux, ni bois pour me chauffer, ni blé pour ma maison . Me voilà Jacob indépendant d'Esaü . Il y a longtemps que j'y visais .
Affranchissez je vous en supplie cette lettre pour mon avocat au conseil 2. Grand merci de la toile 3. J'attends les fusils, le café, le sucre, le vin de Languedoc . Tout est dû à vos bontés . Pourriez-vous nous procurer cent livres de savon ? Nous faisons lessives immenses . Il faut penser à tout dans un ménage . On se promène dans le beau jardin des Délices comme au mois de juillet . Je plante, je bâtis . Je vous prie à dîner ou dans ma grande comté de Tournay ou dans ma châtellenie de Ferney, ou dans ma ferme des Délices à laquelle je donne la préférence .
Les nièces, les neveux, toute la famille transplantée vous embrasse .
V. »
1 Cachet Genève sur le manuscrit .
2 Lettre non retrouvée .
3 Voir lettre du 29 décembre 1758 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/01/19/patience-patience-et-patience-meme-avec-les-cures-5275890.html
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