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09/03/2014

Your prudence seconds the governement perfectly ; I do not doubt that your colleagues think as you do/Votre sagesse seconde parfaitement les vues du gouvernement ; je ne doute pas que vos collègues pensent comme vous

... Mais diable ! à quelle assemblée peut-on parler de sagesse si elle soutient le gouvernement ? Je ne vois pas . Et vous ? Il faudrait, il est vrai déjà connaitre les "vues du gouvernement", qui me semblent bien courtes actuellement . A suivre ...

Que se passera-t-il au printemps naissant dans le secret de l'isoloir ?

 Un tête à queue ?

 DSCF5706 secret de l isoloir.png

 

« A Jean-Alphonse Rosset de Rochefort 1

[Les Délices, 11 février 1759]2

Sir, I learn obligations wich I owe, or rather wich religion, good order, and public tranquillity owe to you . I am assured, and I do not doubt, that you employ your talents and your idea of justice in proscribing a libel secretly printed in your town ; the éditor, named Grasset, is already greatly suspected, since he is known to have robbed the brothers Cramer at Geneva ; and his criminal suit has been commenced . It would matter little if suppositious works were imputed to me in this libel ; that would only be a piece of typographical roguery to wich one is sufficiently accustomed and wich is not worthy of attention ; but ther is a letter on my lord Bollingbroke wich formally attack religion . Whoever composede it is greatly to blame ; he who spreads it abroad is still more to blame, and it is punishable calumny to impute it to me .

The pretended letter written from Lausanne to M. Thieriot at Paris is not my letter at all ; I never wrote such nonsense as that wich has been printed .

The reply to this pretended letter by a society of library men in Geneva as an outrage to the state of Geneva ; it is an anonymous work under a fictitious name, and such publications are not permitted at Geneva .

The supposed quarrel with M. Vernet, professor of theology, is another insult to this professor, with whom I have never quarrelled and whom I esteem , and love .

That wich concerns the memory of the late Saurin is a scandal wich the wisdom of your academy wishes to stifle, and wich the sovereign council of Berne does not desire brought up again .

Your prudence seconds the governement perfectly ; I do not doubt that your colleagues think as you do ; I present my respectful acknowledgements to them, and return to you, sir, in particular the most tender and the most sincere thanks . I wish you and all your family good health . I hope to have the honour to thanking you in person very shortly, and assuring you of the sentiments full of esteem and respect with wich I have the honour to be, sir, your very humble and very obedient servant, ]

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi

comte de Tournay . »

1 Né le 6 mars 1709, mort le 25 mars 1766, professeur et recteur de l'Académie de Lausanne, où il enseigna l'hébreu . On ne sait d'où vient le nom de Rochefort qui fut porté par plusieurs membres de la famille Rosset au XVIIIè siècle . Grasset éditera Pensées générales sur le déisme, de Rosset de Rochefort en 1760 .

Voir : pages 396-397 : http://books.google.fr/books?id=hmuxbcYuD7MC&pg=PA396&lpg=PA396&dq=Jean-Alphonse+Rosset+de+Rochefort&source=bl&ots=DGXLzFJHrw&sig=z47_H-Dr32IYsY8U_vAvAlJw3rw&hl=fr&sa=X&ei=O_ccU_rMIsboywP2xIC4CQ&ved=0CD4Q6AEwBA#v=onepage&q=Jean-Alphonse%20Rosset%20de%20Rochefort&f=false

Il écrira aussi Remarques sur un livre intitulé Dictionnaire philosophique portatif, où il le taxe de sophisme ; page 292 : http://books.google.fr/books?id=uN76Lxi-hNUC&pg=PA400&lpg=PA400&dq=Jean-Alphonse+Rosset+de+Rochefort&source=bl&ots=uZo1r-Xhe0&sig=xi2O56n2hNAWI59Kie7WNIA7KUA&hl=fr&sa=X&ei=O_ccU_rMIsboywP2xIC4CQ&ved=0CEAQ6AEwBQ#v=onepage&q=Jean-Alphonse%20Rosset%20de%20Rochefort&f=false

2 « Monsieur, j'apprends les obligations que je vous dois, ou plutôt que la religion , le bon ordre et la paix publique vous doivent . On m'assure , et je n'en doute pas, que vous employez vos talents et votre sens de la justice à proscrire une brochure secrètement imprimée dans votre ville ; l'éditeur, nommé Grasset, est déjà hautement suspect, puisqu'on sait qu'il a volé les frères Cramer à Genève ; et son procès criminel est engagé . Ce serait peu de chose que des œuvres supposées me fussent imputées dans ce libelle ; ce ne serait qu'un trait de la friponnerie des libraires auquel on est suffisamment accoutumé et qui est à peine digne d'attention . Mais il est question d'une lettre sur milord Bollingbroke qui attaque expressément la religion . Quel que soit l'auteur de ce libelle, il est à blâmer ; celui qui le répand à l'étranger est encore plus blâmable, et c'est une calomnie punissable que de me l’imputer . La prétendue lettre écrite de Lausanne à M. Thieriot à Paris n'est pas celle que je lui ai écrite ; je n'ai jamais écrit de niaiseries comme celles qui ont été imprimées . La réponse à cette prétendue lettre par une société d'hommes de lettres de Genève est un outrage à l’État de Genève ; c'est une œuvre anonyme sous un nom fictif et de telles publications sont défendues à Genève . La querelle supposée avec M. Vernet, professeur de théologie est une autre insulte à l'égard de ce professeur avec lequel je ne me suis jamais querellé, et que j'estime et que j'aime .

Ce qui concerne la mémoire de feu M. Saurin est un scandale que la sagesse de votre Académie désire étouffer et que le Souverain Conseil de Berne ne veut pas réveiller . Votre sagesse seconde parfaitement les vues du gouvernement ; je ne doute pas que vos collègues pensent comme vous ; je leur présente mes remerciements respectueux , et je vous adresse à vous en particulier, monsieur, l'expression de ma gratitude la plus tendre et la plus sincère . Je vous souhaite à vous et à toute votre famille bonne santé . J'espère avoir l'honneur de vous remercier en personne très prochainement, et de vous assurer des sentiments pleins d'estime et de respect avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. »

 

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