28/05/2014
J'ai peur d'avoir trop vinaigré la salade
... Ce qui n'aurait pas gêné le Vert Galant amateur d'ail et autres senteurs vigoureuses .
Dans un domaine plus actuel, la déclaration tartuffière de Copé , l’UMP avait «très vraisemblablement réglé des factures qu’elle n’aurait pas dû honorer», elles "auraient en réalité servi à financer des dépenses de la campagne présidentielle de 2012, afin de masquer un dépassement du plafond de dépenses.", à l'insu de son plein gré , évidemment . Dans le monde des tricheurs, je crois qu'on a là un des membres du top ten.
Nicolas Sarkozy tenant lui aussi le flambeau, bien entendu, doit trouver ces affirmations bien acides, et loin de la voix mielleuse de Carla ; tant pis ou tant mieux, selon vos goûts politiques et artistiques !
« A Gabriel Cramer
[3 avril 1759 ?]
Je vais travailler à Ferney aux sujets de Gravelot 1: mais apprenez mon cher Gabriel que le libraire Granger a l'agrément de M. de Malesherbes pour une nouvelle édition et qu'il fait des estampes qu'il prétend admirables . Je crois qu'il faudrait pour votre avantage vous entendre avec Granger, et qu'il se chargeât de votre nouvelle édition . Il n'y a service que je ne sois prêt à vous rendre .
On a fait cinq éditions de Candide à Paris, et à la fin on l'a défendu 2. Aussitôt on a commencé la sixième . L'épilogue de l'ode fera beau bruit . Ne manquez pas d'envoyer un exprès avec l'épreuve . Il faudra peut-être emmieller quelques endroits . J'ai peur d'avoir trop vinaigré la salade . »
1 Hubert-François Bourguignon Gravelot venait d'écrire à V* : Extrêmement flatté, monsieur, du choix que M. Cramer fait de moi pour les dessins de la grande édition qu'il projette de vos ouvrages … je soumets à votre révision le choix que j'ai fait des sujets pour votre Henriade … il fallait retrouver dans les tableaux la marche du poème … Quant au talent … vous en jugerez par les deux dessins que j'ai remis à M. Cramer » Voir également au sujet de cette édition et de celle de Granger une lettre de Gabriel Cramer à Gravelot écrite le 10 avril 1759 . Voir aussi : http://danville.hypotheses.org/924
2 C'est le 25 février que l'on commença à saisir Candide à Paris et le 26 qu'on en fit autant à Genève . Le 11 mai, le libraire Gosse devait encore signaler, dans une lettre de Genève à Tomaso Beccari « deux visites successives et inattendues [des magistrats et de la police] à l'occasion de deux livres qu'on avait soupçonnés d'avoir été imprimés ici sans permission,l'un intitulé Candide ou l'obtimisme [sic] imprimé Lyon, l'autre La Guerre littéraire entre M. de Voltaire et autres savants … imprimé à Lausanne où l'édition a été confisquée par ordre souverain. »
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