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03/10/2016

Songez que vous avez des yeux et un estomac , conservez-les . Souvenez vous de ma Genevoise qui a cent trois ans

... Aucune allusion à une mienne relation chez les Helvètes .

Pour les yeux et l'estomac, je ne sais pourquoi, je pense à ce moment de la messe où le prêtre montre l'hostie consacrée aux fidèles affamés (on m'a appris , tout petit, qu'il faut être à jeun pour communier ) ce qui lie bien vue et estomac ; me trompè-je ?

[Mise en ligne le 4 depuis une médiathèque]

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin comtesse de Lutzelbourg

11è octobre 1761 au château de Ferney 1

par Genève

Je reçois, madame, le portrait de Mme de Pompadour . Il me manque les yeux pour le voir, mais j'en trouve encore pour conduire à peu près ma plume et pour vous remercier . Je perds la vue, madame, je ne vois pas ce que je vous écris . Songez que vous avez des yeux et un estomac , conservez-les . Souvenez vous de ma Genevoise qui a cent trois ans et qui vient de se tirer d'une hydropisie . Imitez la . Priez pour moi quelque saint afin que je puisse venir vous faire ma cour et vous embrasser l'année prochaine . J'ai reçu le même jour des reliques de Rome pour une église que je fais bâtir, et le portrait de Mme de Pompadour . Me voilà très bien pour ce monde-ci et pour l'autre .

Adieu madame, je vous suis attaché avec le plus tendre respect jusqu'au dernier moment .

V. »

1 Le 12 octobre, Diderot écrit à Sophie Volland : « Il est de retour de Genève, le petit fou [Lauraguais] . Il a passé huit jours auprès de Voltaire . ''' Nous avons bien fait , dit-il , de nous séparer . Deux grands poètes ne peuvent se souffrir plus longtemps .'' »

 

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