28/11/2016
vous avec de la sensibilité , vous n'êtes d'aucun parti . Vous conserverez toujours la première place quoique vous ayez résigné la première présidence
... Dans le coeur des Bordelais et d'un bon nombre de vos concitoyens M. Juppé .
M. Fillon, vous ne me rassurez guère,
M. Fillon vous ne me rassurez pas
Avec des propos de guerre,
Et un programme de "pourquoi-pas"
« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
Ferney 21 [novembre 1761] 1
Depuis l'apparition que vous avez daigné faire dans nos déserts nous avons eu beaucoup de conseillers de Paris et quelques membres du conseil, mais rien qui approche de vous . Où trouve-t-on des âmes sensibles, justes , et éclairées comme la vôtre ? Il semble que vous m'ayez animé pour faire mon œuvre des six jours . Je tâchais d'exprimer tous vos sentiments . Vous faites aussi des vers . Pollio et ipse facet nova carmina, pascite taurum 2. Allez-vous à Paris ? restez-vous à La Marche ? séjournez-vous à Dijon ? aurez-vous la bonté de me faire part du discours que vous devez avoir prononcé ? Vous vous immortalisez en immortalisant votre prédécesseur . Je ne sais si ma tendre amitié jointe à l'honneur d'avoir été élevé avec vous me fascine les yeux, mais je vous mets fort au-dessus de ce chancelier d'Aguesseau que les jansénistes nous prônent tant ! Que votre cœur est au-dessus du sien ! Il me semble que vous êtes éloquent par le cœur et lui par les phrases . Il était jurisconsulte et rhéteur . Vous êtes magistrat et philosophe . Il était homme de parti avec de la faiblesse ; et vous avec de la sensibilité , vous n'êtes d'aucun parti . Vous conserverez toujours la première place quoique vous ayez résigné la première présidence .
J'ai chez moi un parent du fétiche, encore plus petit que lui . C'est M. Farges, maître des requêtes . Je crois qu'il n'approuve pas son fétiche plus que vous, et qu'à la fin cette ridicule affaire sera abandonnée .
Adieu monsieur, Mme Denis et Mlle Corneille sont remplies de sensibilité pour vous . Mlle Corneille vous regarde comme un de ses plus grands bienfaiteurs et moi je suis pénétré pour vous du plus tendre respect .
V... »
1 Cette lettre a été datée selon les cas de septembre, octobre ou novembre .
2 Pollion lui-même fera de nouveaux poèmes , faites paître le taureau ; Virgile, Eglogues, III, 86 .
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