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09/12/2019

il faut que les philosophes aient un peu de courage, et ne se lamentent jamais

... J'en conclus d'après les mouvements d'humeur de mes concitoyens qu'il n'est nul philosophe dans leurs rangs : courage , pas du tout ; lamentations , plus que nécessaire . Sacro-sainte trouille priez pour eux !

 

 

« A Charles Pinot Duclos

Aux Délices , 20 octobre 1764 1

Mon cher confrère, la calomnie persécutera donc toujours ces malheureux philosophes ! On s’obstine à m’imputer dans Paris et à Versailles je ne sais quelle rapsodie, intitulée : Dictionnaire philosophique portatif, qu’assurément on ne m’attribue pas dans Genève. On y sait assez que c’est un recueil de diverses pièces, dont quelques-unes sont du rabbinisme ; on y connaît les auteurs de divers articles : on m’a même communiqué depuis peu les originaux de quelques-unes de ces dissertations écrites de la main de leurs auteurs. On ne peut avoir une justification plus complète. Je crois devoir à l’Académie cette protestation que je fais entre vos mains. Je me flatte que mes confrères me rendront justice. Je pourrais me lamenter sur la persécution qu’on suscite à un solitaire âgé de soixante-onze ans, accablé d’infirmités et presque aveugle ; mais il faut que les philosophes aient un peu de courage, et ne se lamentent jamais. J’embrasse de tout mon cœur notre illustre secrétaire.

Voltaire. » 

1 La lettre fut lue à l'Académie le 27 octobre 1764 .

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